Fiat Chrysler Automobiles a annoncé son intention de supprimer le troisième quart de travail de son usine d'assemblage de Windsor, en Ontario, plus tard cette année, au détriment de quelque 1500 emplois.

La porte-parole de l'entreprise, LouAnn Gosselin, a indiqué que cette décision prendrait effet le 30 septembre et visait à « mieux aligner la production sur la demande mondiale ».

Elle a ajouté que des programmes de retraite seraient proposés aux employés admissibles et que l'entreprise travaillerait à trouver des postes aux autres.

« L'entreprise déploiera tous les efforts possibles pour placer des employés mis à pied dans des postes à temps plein au fur et à mesure de leur disponibilité et en fonction de leur ancienneté », a-t-elle écrit dans un courriel.

Le président de la section locale 444 d'Unifor, Dave Cassidy, a déclaré dans un communiqué que cette décision était inattendue.

« J'ai été choqué et déçu que Fiat Chrysler Automobiles ait annoncé aujourd'hui l'élimination du troisième quart », a-t-il soutenu.

« Nous continuerons de rencontrer l'entreprise à propos de solutions de remplacement pour les nouveaux produits. Nous aurons besoin du soutien de tous les niveaux de gouvernement à l'avenir. »

L'usine, qui produit la Chrysler Pacifica et sa version hybride, ainsi que la Dodge Grand Caravan, emploie environ 6100 personnes.

Le constructeur automobile a annoncé au mois de février qu'il investirait 4,5 milliards US au Michigan pour construire une nouvelle usine d'assemblage, moderniser d'autres installations et créer 6500 emplois.

Déception des gouvernements

Le ministre fédéral de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, a annoncé jeudi soir qu'il irait à Winsdor vendredi pour « offrir le soutien fidèle de notre gouvernement à ces travailleurs et leurs familles ».

« Nous sommes fermement résolus à faire tout ce que nous pouvons pour défendre ces travailleurs et ces emplois », a-t-il déclaré dans un communiqué partagé sur Twitter.

Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a lui aussi promis de se battre « bec et ongles » pour protéger les emplois à Windsor.

« Face cette annonce extrêmement décevante de Fiat Chrysler, notre gouvernement ne fléchira pas dans son appui aux milliers d'hommes et de femmes qui vont travailler chaque jour dans le secteur de l'automobile », a-t-il assuré dans un communiqué.

Difficultés du secteur

Les pertes d'emplois à Windsor surviennent alors que le secteur de l'automobile de l'Ontario est déjà bouleversé par le projet de General Motors de mettre fin à la production de son usine d'assemblage d'Oshawa d'ici la fin de l'année, ce qui entraînera la perte d'environ 2600 employés syndiqués.

Dans son communiqué, le ministre Bains a assuré que le secteur de l'automobile « demeure fort » au Canada, malgré ces nouvelles.

« Avec notre écosystème technologique avancé, notre accès au marché sans pareil et notre place au sein de l'approvisionnement dans la chaîne nord-américaine hautement intégrée, nos travailleurs hautement qualifiés de l'automobile sont particulièrement bien placés pour concevoir et construire les voitures d'aujourd'hui et demain », a-t-il déclaré.