Le PDG de Wells Fargo, la grande banque californienne qui se débat depuis des mois dans des scandales de pratiques commerciales douteuses, a annoncé son départ immédiat jeudi.

Tim Sloan, 64 ans, qui a passé 31 ans chez Wells Fargo, était son PDG depuis octobre 2016. Il dit s'être consacré ces dernières années à tenter de régler « les problèmes du passé et restaurer la confiance ».

« Nous avons fait beaucoup de progrès, mais étant donné qu'il reste fort à faire [...], pour aller de l'avant, Wells Fargo pourrait bénéficier d'un nouveau dirigeant avec de nouvelles perspectives », a-t-il écrit dans un communiqué.

M. Sloan, qui quitte sa position avec effet immédiat pour prendre sa retraite en juin, est remplacé de façon provisoire par Allen Parker, directeur juridique du groupe bancaire.  

Wells Fargo est empêtrée depuis 2016 dans des scandales à répétition et a annoncé en septembre la suppression de plus de 25 000 emplois sur trois ans, soit près de 10 % de ses effectifs.

La banque a aussi fermé 93 agences au dernier trimestre et 300 sur l'année.

En décembre dernier, le groupe bancaire a accepté de payer 575 millions de dollars pour solder les poursuites engagées par les États américains en raison de ses pratiques commerciales peu éthiques.

L'établissement financier a notamment été accusé d'avoir ouvert des millions de comptes au nom de ses clients à leur insu, afin de permettre aux employés d'atteindre leurs objectifs de vente.  

Il lui était également reproché des techniques illégales utilisées pour écouler des produits d'assurances automobiles ainsi que des frais indus imposés à des clients ayant souscrit un emprunt immobilier.  

L'établissement californien, qui s'est toujours présenté comme une banque proche des consommateurs, avait déjà écopé en début d'année d'un carton rouge sans précédent de la part de la Banque centrale américaine (Fed), qui lui a interdit toute expansion jusqu'à ce qu'elle prenne des mesures destinées à corriger ses erreurs.

Wells Fargo avait aussi été condamnée en août à une amende de 2,1 milliards de dollars pour avoir émis des prêts risqués « subprime » dans les années précédant la crise financière de 2008.