Malgré la conjoncture « la plus difficile de la décennie » sur le marché porcin et des ventes essentiellement stables en 2018, le producteur Aliments Maple Leaf a estimé que l'exercice 2018 avait dressé la table pour qu'il se distingue, à l'avenir, en tant que leader dans le secteur des produits à base de protéines végétales.

La volatilité sans précédent attribuable aux relations commerciales mondiales s'est répercutée sur l'industrie du porc, a souligné jeudi le chef de la direction, Michael McCain, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes, après la publication des résultats du quatrième trimestre de Maple Leaf.

Dans cet environnement turbulent, la société a vu son chiffre d'affaires annuel rester essentiellement stable. « Malgré la préférence des marchés pour le court terme, nous croyons que 2018 a été, en fait, une année importante », a affirmé M. McCain.

Il a évoqué certaines réalisations de la société, notamment l'augmentation de son portefeuille de viande sans antibiotiques, la réalisation de plusieurs acquisitions stratégiques et l'annonce de la construction d'une nouvelle installation pour les volailles.

Cet investissement a entraîné l'inscription d'une charge de restructuration de 42,2 millions au quatrième trimestre, une dépense ponctuelle qui a contribué à la baisse des bénéfices de Maple Leaf par rapport à l'an dernier.

Cependant, M. McCain a surtout insisté la progression de son offre de produits à base de protéines végétales. La société a lancé Greenleaf Foods SPC en octobre, une filiale dont le siège social est à Chicago, qui viendra compléter l'offre de produits alimentaires de Maple Leaf dans ce secteur.

En janvier, la société a lancé un nouveau hamburger à base de protéines de pois, d'abord en collaboration avec des entreprises de restauration américaines. Les épiceries américaines commenceront à stocker le produit à la fin du mois de mars, tandis que le lancement au Canada n'aura lieu qu'en avril.

« Nous sommes vraiment très excités à ce sujet », a affirmé M. McCain, soulignant que la société avait saisi l'occasion présentée par la demande croissante pour les protéines alternatives, qui ressemblent à la viande et ont son goût.

Le hamburger sans viande Beyond Meat, une offre rivale qui tente de reproduire le goût et la texture de la viande, est déjà offert au Canada dans plusieurs restaurants, dont la chaîne de restauration rapide A & W.

Lorsque Maple Leaf a acquis Lightlife Foods et Field Roast Grain Meat, en 2017 et 2018 respectivement, cette catégorie de produits connaissait une croissance d'entre 10 et 13 %, a fait valoir M. McCain.

Cette croissance est maintenant de plus de 30 %, et les taux de croissance de la société vont dans ce sens.

« Nous sommes le principal opérateur en Amérique du Nord et nous allons continuer à investir dans ce secteur et à exploiter cette vague de manière dynamique », a-t-il affirmé.

Maple Leaf a affiché jeudi un bénéfice de 11,9 millions, ou 10 cents par action, pour le trimestre terminé le 31 décembre. Il s'agit d'une baisse de près de 80 % par rapport au bénéfice de 59,1 millions, ou 45 cents par action, de la même période un an plus tôt.

Les ventes ont totalisé 893,9 millions, en hausse par rapport à celles de 876,8 millions de l'année précédente.

Le bénéfice ajusté par action pour le trimestre s'est élevé à 29 cents par action, en baisse par rapport à celui de 41 cents par action du quatrième trimestre de 2017. Selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon, les analystes s'attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 34 cents par action.

La société a porté son dividende trimestriel à 14,5 cents par action, alors qu'il était précédemment de 13 cents par action.