L'entreprise américaine qui a acquis en 2016 les centres d'appels Atelka, cofondés par l'ex-dragon François Lambert, sabre ses effectifs au Québec.

Les installations de Saint-Jérôme, où TTEC employait 92 personnes, ont été fermées le mois dernier. À la fin d'avril, selon un avis déposé au ministère du Travail, l'entreprise procédera au licenciement de 212 salariés à son plus important centre au Canada, celui de Montréal, situé au 1000, rue Saint-Antoine Ouest. Plus tôt en janvier, le bureau montréalais avait dû laisser aller 89 employés. 

« Tous nos employés ont été avisés et ils vont tous recevoir une compensation pour assurer la transition », assure Olivia Griner, directrice des relations publiques au siège social de TTEC à Denver, au Colorado.

Ces licenciements sont essentiellement dus à la perte d'un « client important » qu'on ne veut pas nommer, explique la porte-parole.

« Il s'agissait d'un programme spécifique à Saint-Jérôme. Notre client n'avait plus besoin de ces ressources. » - Olivia Griner

La perte de ce « programme » touche également les installations du 1000, rue Saint-Antoine, mais celles-ci poursuivront leurs activités. Les trois autres centres au Québec ne seront pas touchés par des licenciements, indique-t-elle. TTEC compte trois autres centres au Canada : à Cornwall, en Ontario, au Nouveau-Brunswick et à l'Île-du-Prince-Édouard. Ses effectifs canadiens sont de 3000 personnes.

Ouvert en 2006

Fondée en 1982, TTEC est une multinationale présente dans six continents employant plus de 50 000 personnes. Enregistrée au NASDAQ, elle a rapporté des revenus de 1,47 milliard US en 2017 pour un bénéfice net de 7,3 millions US. Elle se spécialise dans le service à la clientèle en impartition « multicanale », notamment par téléphone et clavardage.

En 2016, TTEC a étendu ses activités au Québec en acquérant Atelka, fondée en 2003 par François Lambert et Georges Karam. Le centre d'appels de Saint-Jérôme a été inauguré en 2006. Joint hier, M. Lambert s'est dit touché par l'annonce de cette fermeture, même s'il a quitté l'entreprise il y a six ans.

« C'est triste. Mais je sais que c'est ça, la réalité des centres d'appels. »

Il a lui-même constaté, pendant près d'une décennie, à quel point il s'agissait d'un secteur difficile. « J'ai eu du fun, la vente m'a donné ma liberté financière, mais c'était très dur sur le moral. On s'entend que les gens qui appellent au service à la clientèle sont rarement de bonne humeur... Il y a toujours des fluctuations, je n'ai jamais eu à "clearer" autant d'employés. »

- Avec William Leclerc, La Presse