(Montréal) La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) transfère certains postes de contrôleurs de circulation ferroviaire de Montréal à Edmonton, ce qui a provoqué une réaction du syndicat des Teamsters, alors que les pourparlers pour ratifier une convention collective après la grève se poursuivent.

Le CN a précisé vendredi que moins de 15 travailleurs étaient touchés par le changement, bien que Teamsters Canada se soit plaint que les réinstallations avaient lieu moins d’un an après le transfert de travailleurs de Toronto à Montréal.

« Pour des raisons d’efficacité et de gestion, il a été décidé que les opérations pour le nord de l’Ontario seraient contrôlées d’Edmonton à partir du printemps 2020 », a expliqué le CN dans un courriel.

« Il faut noter que ce bureau [nord de l’Ontario] n’est à Montréal que depuis tout récemment puisque le CN évalue constamment ses besoins et prend des décisions sur une base opérationnelle et continue. »

Selon le syndicat, les cadres disaient aux travailleurs que l’entreprise prévoyait déplacer la majeure partie de son centre de contrôle de la circulation ferroviaire de Montréal dans la capitale de l’Alberta, une décision qui toucherait plus de 100 postes.

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« Le CN est en train de déplacer des familles d’un bout à l’autre du pays comme de la marchandise sur un train », a illustré le président de Teamsters Canada, François Laporte, dans un communiqué.

« Certaines de ces familles venaient tout juste de trouver une école ou une garderie pour leurs enfants à Montréal. On ne peut pas jouer de la sorte avec la vie des gens. »

Le président de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), Lyndon Isaak, a pour sa part indiqué que le CN pourrait perdre du personnel expérimenté, puisque certains contrôleurs pourraient ne pas vouloir « déménager et déraciner leurs familles, dans certains cas pour la deuxième fois cette année ».

Le CN a affirmé que les travailleurs qui choisissaient de ne pas déménager auraient droit aux avantages prévus dans leur convention collective.

Le centre de contrôle ferroviaire de Montréal — il en existe deux autres à Toronto et Edmonton — gère la majorité du trafic ferroviaire dans l’est du Canada pour le CN, ont indiqué les Teamsters.

Cette décision intervient alors que les pourparlers pour ratifier un accord de principe avec l’entreprise se poursuivent dans la foulée d’une grève de huit jours de 3200 travailleurs, qui a mis le chemin de fer presque à l’arrêt le mois dernier.