Le producteur québécois d’énergie renouvelable Boralex a profité des conditions de crédit avantageuses en Europe pour refinancer ses activités outre-Atlantique. Résultat de l’opération totalisant 1,7 milliard : des économies d’intérêt de 15 millions par année.

C’est le plus important refinancement de l’industrie des énergies renouvelables en France et le plus important de l’histoire de Boralex, selon le vice-président et chef de la direction financière, Bruno Guilmette.

« C’est une opération qu’on planifie depuis un an », a-t-il raconté lors d’un entretien avec La Presse. « Avec la croissance qu’on a eue en France depuis 20 ans, on se retrouvait avec 30 conventions de crédit qui devenaient complexes à gérer et lourdes à administrer. »

De 30, le nombre de conventions de crédit est passé à 3 à la suite du refinancement. Le taux d’intérêt moyen est passé de 2,70 % à 1,75 %, pour des économies annuelles de 15 millions en frais d’intérêt.

Jamais Boralex n’aurait pu obtenir des conditions de crédit aussi favorables de ce côté-ci de l’Atlantique, a indiqué Bruno Guilmette. Le taux directeur de la Banque centrale européenne est maintenu sous zéro pour soutenir une croissance économique vacillante.

Boralex est maintenant une entreprise bien établie en France, où se situe presque la moitié de sa capacité totale de production (960 sur 2000 mégawatts). Cela peut expliquer que ce refinancement ait suscité beaucoup d’intérêt auprès des prêteurs.

Réinvestir des réserves

En plus de réduire ses frais d’intérêt, Boralex a pu recouvrer des sommes immobilisées en vertu d’anciennes conventions de crédit.

« On libère des sommes en réserve pour les réinvestir », explique Bruno Guilmette. Une partie de cet argent réduira la facilité de crédit existante. Une somme de 200 millions pourra aussi être consacrée à la construction de projets à court terme et, en 2020, une tranche additionnelle de 180 millions pourra être investie dans de nouveaux projets.

Le coût de ce refinancement, soit 17 millions de pénalités pour remboursement anticipé, sera imputé aux résultats du quatrième trimestre de l’exercice en cours.

Boralex produit surtout de l’énergie éolienne, mais son intention est de se diversifier dans le secteur solaire et le stockage.

Après les neuf premiers mois de l’exercice en cours, Boralex affiche des revenus de 385 millions, en hausse de 18 % par rapport à la même période l’an dernier. Le bénéfice d’exploitation atteint 259 millions, en augmentation de 29 %. La perte nette après trois trimestres est de 20 millions, comparativement à 47 millions pour la même période l’an dernier.