Bûches de Noël recherchées. Près de sept mois après les inondations qui ont paralysé et ralenti sa production de petits gâteaux, l’usine de Vachon de Sainte-Marie, en Beauce, ne semble pas pouvoir répondre à toute la demande en bûches. Résultat : la célèbre pâtisserie des Fêtes n’arrive pas en quantité suffisante au Nouveau-Brunswick et ne sera pas livrée dans l’Ouest canadien.

Le gâteau de Noël de Vachon est annoncé dans les circulaires de Metro et d’IGA (Québec et Nouveau-Brunswick), en vigueur jusqu’à la semaine prochaine. Normalement, lorsqu’un article y figure, c’est que les supermarchés en ont en quantités suffisantes.

Au Québec, les grandes enseignes disent être en mesure de faire face à la demande. Ce qui ne semble pas le cas du côté des Maritimes. « Je ne tiendrai pas plus qu’une journée et demie, affirmait au téléphone, mercredi, Georges Babineau, directeur adjoint du supermarché Coop IGA de Bouctouche, dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. J’ai juste reçu cinq caisses [contenant chacune 20 bûches]. Je pensais que j’allais en recevoir plus. »

Sa prochaine livraison est prévue pour le 6 décembre. Il s’agira de l’ultime cargaison, lui aurait-on dit sans plus de détails. D’ici là, bien que certains clients insistent pour réserver leur bûche, M. Babineau refuse de se plier à l’exercice. 

C’est premier arrivé, premier servi.

Georges Babineau, directeur adjoint du supermarché Coop IGA de Bouctouche, au Nouveau-Brunswick

D’ici là, le directeur adjoint tente d’offrir d’autres options aux consommateurs. « Mais ça ne compensera pas la bûche Vachon. Je ne sais pas ce qu’ils mettent là-dedans, mais c’est la favorite de tout le monde », soutient-il en ajoutant que deux de ses amis auraient demandé à leur fille vivant à Québec de les ravitailler en bûches.

Même scénario du côté du supermarché Coop IGA de Dieppe, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Bouctouche. « J’en ai eu le vendredi 22 novembre et elles ont disparu pendant la fin de semaine », raconte Marc Veilleux, directeur adjoint.

Du côté de chez Indépendant à Shippagan, enseigne appartenant à Loblaw, on a pris le taureau par les cornes en allant chercher des réserves au Québec. Sinon, les quantités livrées auraient été insuffisantes, nous a-t-on confirmé.

Succès inattendu

L’engouement des Néo-Brunswickois pour le célèbre gâteau à la vanille recouvert d’un glaçage au chocolat a surpris Vachon, admet Marie-Ève Royer, vice-présidente aux ventes nationales pour Bimbo Canada, propriétaire de l’entreprise connue pour ses Jos Louis.

Cette année, Vachon a décidé de produire une seule saveur, au lieu de deux comme l’an dernier. Puis l’Ouest canadien, où l’on n’enregistrait pas les plus grosses ventes, ne recevra pas la pâtisserie de Noël. « Cette année, on produit seulement la bûche traditionnelle, a souligné Mme Royer au cours d’un entretien téléphonique, mercredi, en début de journée. C’est pour réduire la complexité. C’est vrai qu’on n’est pas complètement remis des inondations. Ce serait vous mentir que de vous dire qu’on est complètement de retour à la normale. »

C’est vrai que c’est beaucoup plus manuel, donc que ça nous prend beaucoup plus de temps à les produire. C’est pour ça qu’on a limité notre assortiment.

Marie-Ève Royer, vice-présidente aux ventes nationales pour Bimbo Canada

« On prédit un certain nombre de bûches, poursuit-elle, et pour moi, par la suite, c’est difficile d’augmenter ou de diminuer les quantités. C’est basé sur une prédiction de ventes. » Elle a toutefois refusé de révéler le nombre de bûches que l’entreprise devrait produire cette année.

Questionnée à nouveau quelques heures plus tard, après lui avait fait part des témoignages des marchands du Nouveau-Brunswick, Mme Royer a indiqué que l’entreprise ferait des pieds et des mains pour livrer davantage de boîtes contenant la bûche mythique. « Nous ne voulons pas décevoir nos fidèles clients. Si par la suite un magasin a besoin de quantités additionnelles, on fera notre possible pour en livrer davantage selon la disponibilité des produits, a-t-elle écrit dans un courriel envoyé à La Presse. Les ventes à ce jour sont plus élevées que nos prédictions et nous ont surpris – nous avons des commandes additionnelles qui arriveront dans la province dans les prochains jours. »

Du côté d’IGA, la porte-parole Anne-Hélène Lavoie croit elle aussi que « le fournisseur avait mal évalué les quantités ».

Vachon produira ses bûches jusqu’à la fin de décembre.