(Montréal) Le syndicat représentant le personnel de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) au terminal du port de Halifax a confirmé que 70 travailleurs avaient reçu un avis de licenciement temporaire à cause de la grève sévissant au sein de la compagnie.

Selon Unifor, les premières projections indiquaient que les licenciements toucheraient 250 travailleurs à l’Autoport, mais le CN a annulé l’avis pour 180 d’entre eux.

Les 70 autres travailleurs seront mis à pied à compter de jeudi.

La grève au CN s’est soldée par une diminution du nombre de livraisons de véhicules à l’Autoport.

« Le syndicat demeure en communication avec la compagnie pour défendre tous ses membres et pour tenter d’atténuer les effets de ces coupes inutiles », a indiqué Unifor dans un communiqué.

Si les employés en grève sont représentés par la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada, ceux qui ont été mis à pied sont membres d’Unifor.

Des travailleurs d’autres installations du CN qui ne sont pas en grève pourraient être mis à pied à leur tour. Le CN dit ne fonctionner qu’à 10 % de ses capacités.

Le CN a refusé de confirmer les mises à pied, se contentant d’exprimer sa déception devant la grève en cours. La compagnie dit que les répercussions de l’arrêt de travail se font ressentir au-delà des piquets de grève.

Environ 3200 chefs, agents de train et agents de triage du CN ont déclenché lundi une grève. Leur convention collective est échue depuis le 23 juillet. La partie syndicale se dit préoccupée par les longues heures de travail, des enjeux entourant la fatigue et ce qu’elle considère comme des conditions de travail dangereuses.

Selon les Teamsters, aucun progrès substantiel n’a été réalisé à la table des négociations qui se poursuivent à Montréal sous les yeux des conciliateurs fédéraux.

Le gouvernement fédéral subit des pressions pour imposer une loi spéciale afin d’obliger les employés à revenir au travail. Plusieurs voix au sein du milieu des affaires craignent une baisse des bénéfices pour des nombreuses entreprises tandis que d’autres soulignent la perspective d’une pénurie de gaz propane au Québec, en Ontario et dans les Maritimes.

L’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA) compte manifester lundi devant le bureau de comté du premier ministre Justin Trudeau, à Montréal.

S’il se prolonge, ce conflit de travail risque de nuire au produit intérieur brut du pays. L’impact de la grève pourrait atteindre 2,2 milliards si elle devait se prolonger jusqu’à la fin du mois et 3,1 milliards si elle se poursuit jusqu’au 5 décembre, a estimé l’économiste en chef de la Banque TD, Brian DePratto.

La semaine dernière, le CN avait annoncé qu’il procéderait à quelque 1600 mises à pied, soit près de 6 % de sa main-d’œuvre, en raison de l’affaiblissement de l’économie nord-américaine qui freine la demande. Le couperet tombera au Canada ainsi qu’aux États-Unis et affectera à la fois du personnel syndiqué ainsi que des cadres.