Stornoway vient d’être relancée avec de nouveaux propriétaires à la suite d’une restructuration qui a fait plusieurs perdants, en plus des actionnaires dont la valeur des titres a été réduite à néant.

Selon le rapport du syndic responsable de la restructuration de la seule mine de diamant au Québec, les dettes et autres passifs qui ne sont pas assumés par les nouveaux propriétaires s’élèvent à 246,3 millions.

Investissement Québec, la Caisse de dépôt, Osisko et Triple Flag Mining sont officiellement devenus propriétaires de la mine Renard le 1er novembre dernier.

La proposition de ces quatre actionnaires, qui étaient des créanciers garantis et des propriétaires de flux aurifères sous l’ancienne administration, a été retenue par le syndic Deloitte. Il avait reçu deux offres pour Stornoway.

Au total, 51 acheteurs potentiels avaient été contactés et 46 d’entre eux ont décliné la proposition. Trois autres ont démontré un intérêt, mais seulement un d’entre eux a soumis une offre, qui n’a pas été jugée assez avantageuse par les créanciers garantis. Ces derniers ont donc offert de reprendre la propriété de Stornoway sans contrepartie au comptant.

Investissement Québec, la Caisse de dépôt et placement du Québec, Osisko et Triple Flag Mining sont donc maintenant propriétaires de la mine Renard, qui a poursuivi ses activités pendant le processus de restructuration.

Des perdants

La nouvelle entité a pris en charge les dettes et obligations des créanciers garantis, ainsi que les obligations liées aux opérations de la mine, comme les salaires et les comptes fournisseurs.

Le reste des passifs a été transféré dans trois entreprises qui ont été mises en faillite. Il en résulte des pertes importantes pour les investisseurs et les autres détenteurs de créances non garanties. C’est le cas du Fonds de solidarité FTQ, qui a laissé presque 50 millions dans l’aventure des diamants. Ces pertes, en prêt (10 millions) et en actions (33,6 millions), « ont été radiées et n’auront pas d’impact sur nos résultats », assure Patrick McQuilken, porte-parole du Fonds FTQ.

Le ministère des Finances du Québec fait partie de ceux qui perdent gros. Le solde de 71,4 millions du prêt gouvernemental consenti à Stornoway pour la construction d’une partie de la route qui dessert la mine a été effacé. Investissements PSP, la firme qui fait fructifier les régimes de retraite des employés fédéraux, laisse 60 millions dans l’opération.

La valeur des actions de Stornoway s’est complètement évaporée. Au début de 2019, la capitalisation boursière de l’entreprise s’élevait à quelque 200 millions.