(Montréal) La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) procédera à quelque 1600 mises à pied, soit près de 6 % de sa main-d’œuvre, alors que l’affaiblissement de l’économie nord-américaine freine la demande.

Si la société ferroviaire n’a pas fourni de nombre, vendredi, La Presse canadienne a pu confirmer, auprès d’une source, les informations préalablement éventées par le Globe and Mail.

« La compagnie ajuste ses ressources à la demande, a fait savoir par courriel un porte-parole du CN, Alexandre Boulé, sans préciser le nombre d’employés touchés. Cette décision a dû être prise en raison de l’affaiblissement de nombreux secteurs de l’économie. Ces ajustements ont déjà commencé. »

Le couperet tombera au Canada ainsi qu’aux États-Unis et affectera à la fois du personnel syndiqué ainsi que des cadres. Il n’a toutefois pas été possible de déterminer sur quel horizon s’effectueront les mises à pied.

L’ampleur de la restructuration pourrait fluctuer si la demande pour les services ferroviaires devait se détériorer davantage.

En dévoilant ses résultats du troisième trimestre, le 22 octobre dernier, le CN, qui compte quelque 27 290 employés des deux côtés de la frontière, avait abaissé ses prévisions en évoquant une détérioration de la demande ferroviaire nord-américaine ainsi qu’une poursuite du ralentissement de l’économie. Les volumes de fret avaient notamment été inférieurs aux attentes.

« Le problème ici est davantage lié à l’environnement économique en général plutôt qu’à l’incapacité de nos clients à exécuter », avait souligné le président-directeur général du CN, Jean-Jacques Ruest, en qualifiant le contexte économique d’« incertain ».

Le CN avait également remisé 5000 wagons, ce qui représente environ 8 % de son parc, tout en libérant quelque 75 000 pieds carrés de bureaux à Montréal — où se trouve son siège social.

Ainsi, pour l’exercice, la plus importante compagnie ferroviaire au pays s’attend à ce que la croissance de son bénéfice par action soit d’environ 10 %, alors que sa prévision précédente faisait état d’une hausse supérieure à 10 %.

Cela n’avait toutefois pas empêché le CN d’afficher un bénéfice net de 1,20 milliard au troisième trimestre, en hausse d’environ 0,5 %, alors que ses revenus avaient progressé de 4 % pour atteindre 3,83 milliards.

Cette restructuration survient alors que le CN négocie depuis plus de six mois avec quelque 3000 chefs et agents de train ainsi que des agents de triage représentés par la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC).

Sans contrat de travail depuis le 23 juillet, ceux-ci pourraient déclencher une grève le 19 novembre, puisqu’en septembre, ils s’étaient prononcés à hauteur de 99,2 % en faveur d’un mandat de grève. On ignore sur quels points achoppent les pourparlers.

À la Bourse de Toronto, l’action du CN a clôturé à 123,94 $, en hausse de 44 cents, ou 0,36 %.