(Londres) Le démantèlement du voyagiste britannique en faillite Thomas Cook se poursuit au Royaume-Uni avec l’annonce vendredi du rachat par EasyJet et Jet2.com de créneaux horaires dans plusieurs aéroports britanniques.

Ces nouvelles cessions d’actifs interviennent après celle de la marque Thomas Cook et des agences de voyage britannique du pionnier des tours opérateurs, dont la faillite brutale le 23 septembre continue à faire couler beaucoup d’encre.

Le gouvernement conservateur de Boris Johnson est notamment fustigé par l’opposition pour avoir refusé toute injection de fonds qui aurait permis de sauver Thomas Cook et d’empêcher de brader cette entreprise britannique connue dans le monde entier.

EasyJet, qui avait déjà signalé son intérêt potentiel pour certains de ses actifs, reprend des créneaux dans les aéroports de Gatwick, près de Londres, et de Bristol, à l’ouest du pays, pour 36 millions de livres (61 millions de dollars CAD).

De son côté, la compagnie britannique à bas coûts Jet2.com met la main sur d’autres créneaux à l’aéroport de Birmingham (centre), Manchester (nord) et à celui de Stansted à Londres. Le montant n’a pas été communiqué.

La semaine dernière, le groupe chinois Fosun a déjà annoncé l’acquisition de la marque du voyagiste, avec son logo en forme de cœur, pour 11 millions de livres (18,6 millions CAD).

L’entreprise chinoise, déjà propriétaire du Club Med, avait prévu de prendre une participation majoritaire dans son activité de tour-opérateur dans le cadre d’un plan de sauvetage mais le voyagiste, à court d’argent, a fini par mettre la clé sous la porte du jour au lendemain.

Le liquidateur public, chargé du démantèlement pour rembourser les créanciers, a également déjà cédé pour 6 millions de livres les 555 agences au Royaume-Uni à la chaîne Hays Travel, qui a recruté 421 ex-employés, indiquant que d’autres offres de postes étaient en cours.  

Parmi les actifs figure aussi une centaine d’avions qui dépendait de plusieurs entités mais toutes ne sont pas liquidées. Le groupe possédait également 200 hôtels et clubs de vacances dans le monde sous sa propre marque.

La banqueroute de Thomas Cook, qui a souffert ces dernières années des incertitudes du Brexit et des changements de modes de consommation, a non seulement laissé sur le carreau ses 9000 employés britanniques mais a nécessité une opération inédite de rapatriement de 140 000 touristes britanniques et de centaines de milliers d’autres dans le monde.

Le sort des ex-employés du voyagiste continue d’émouvoir au Royaume-Uni : le syndicat Unite a affirmé cette semaine que deux tiers des anciens effectifs étaient encore sans emploi.

Le plan de reprise avec Fosun portait sur environ 900 millions de livres, mais des créanciers ont estimé au dernier moment qu’il fallait environ 200 millions de livres supplémentaires pour assurer la viabilité à long terme.

L’ex-patron de Thomas Cook, Peter Fankhauser, a été critiqué pour ne pas avoir rendu les millions de livres de bonus perçus pendant que l’entreprise périclitait. Il se défend notamment en affirmant que le gouvernement, qui répète qu’il n’a pas vocation à sauver toutes les entreprises, s’est refusé à toute forme d’intervention.