Bombardier a enregistré au troisième trimestre une perte nette de 91 millions de dollars américains, comparativement à un gain de 149 millions de dollars au même trimestre en 2018. L’entreprise a aussi annoncé la vente de ses installations de Belfast et Casablanca à Spirit Aerosystems.

La multinationale québécoise a engrangé au cours de ce trimestre des revenus de 3,7 milliards, légèrement inférieurs aux attentes des marchés financiers, fixées à 4 G$ en moyenne. Il s’agit néanmoins d’une croissance de 2 %, ou encore de 8 % en ne tenant compte que des activités poursuivies. Son bénéfice d’exploitation ajusté de 159 millions, inférieur aux 271 millions du trimestre correspondant en 2018, était en revanche conforme aux attentes.

En utilisant des liquidités 682 millions de dollars au cours du trimestre, Bombardier a presque doublé les prévisions des analystes financiers, ce qui pourrait les inquiéter. L’entreprise explique cette forte consommation de liquidités par une hausse de la cadence de production de l’avion Global 7500 et le report au quatrième trimestre de certaines livraisons de train.

Les problèmes de la division Transport, qui ont fortement plombé les résultats de Bombardier depuis un an, commencent à s’éclaircir, a fait valoir le président et chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes financiers.

« Chez Transport, nous tournons le coin », a-t-il résumé.

Les projets de New York, Toronto et de Londres (Crossrail) devraient être complétés avant la fin de l’année. Un autre projet londonien (Lotrain) devra probablement patienter au début de 2020. En Suisse, les problèmes de qualité s’estompent et la fiabilité a atteint les taux habituels, a fait valoir M. Bellemare.

Bombardier maintient son objectif d’une consommation de 500 millions de dollars pour l’ensemble de l’année 2019. Pour y arriver, elle prévoit engranger une somme record de 1,6 milliard au quatrième trimestre, typiquement son meilleur de l’année à ce chapitre.

« Globalement, nous nous attendons à une réaction mitigée sur les marchés ce matin, alors que les investisseurs seront sceptiques quant à la capacité de la direction à gérer 1,6 milliard de liquidités au quatrième trimestre », a écrit dans une note à ses clients l’analyste Benoit Poirier, de Desjardins.

« Malgré tout, le prix plus élevé que prévu de la vente des activités d’aérostructures, qui devrait emmener les liquidités disponibles à 5 milliards à la fin de l’année, et la faible valeur de l’action présentement appuient notre théorie d’investissement à long terme. »

Bombardier a en effet aussi annoncé la signature d’une entente en vue de la vente de ses usines de fabrications d’aérostructures de Belfast, en Irlande du Nord, et de Casablanca, au Maroc, pour la somme de 500 millions de dollars au comptant. Ces usines avaient officiellement été placées sur le marché en début d’année. C’est l’américaine Spirit Aerosystems qui s’en porte acquéreur. Elle continuera d’y fabriquer des pièces pour les avions d’affaires Learjet, Challenger et Global de Bombardier, de même que les ailes de l’A220.