(Paris) La compagnie Air France prévoit de compenser à partir de 2020 toutes les émissions de CO2 des quelque « 500 vols intérieurs » effectués par ses avions chaque jour en France, a indiqué la directrice générale d’Air France, Anne Rigail, dans une interview au quotidien Le Parisien.
« Air France le fait volontairement sans y être contraint. C’est un investissement de plusieurs millions d’euros », a déclaré Mme Rigail dans cet entretien publié lundi soir sur le site internet du quotidien.
La façon de compenser se fera « par le financement de projets de plantations d’arbres, de protection des forêts, de transition énergétique ou encore, de sauvegarde de la biodiversité », a précisé la responsable.
Plus de plastique jetable à bord
La première compagnie aérienne française prévoit aussi de supprimer tous les plastiques à usage unique à bord à partir de janvier, et de « commencer à trier et recycler les déchets » dès ce mois d’octobre.
Interrogée sur le flygskam, mot suédois qui signifie « honte de prendre l’avion », Mme Rigail a souligné qu’Air France n’avait « pas assez de recul » pour savoir si des baisses de fréquentation avaient eu lieu à cause de ce mouvement qui se répand à partir de la Suède.
Contre une écotaxe qui finance le transport routier
Elle a en outre affirmé que la taxe française sur le transport aérien, qui doit rapporter 60 millions d’euros (87 millions de dollars canadiens) par an, à raison de 1,50 euro (2,17 $) par passager en classe éco et 18 euros (26 $) en classe affaire, est « un non-sens ».
« Nous ne sommes pas contre l’écotaxe, mais contre son utilisation », a-t-elle dit.
« Elle serait vertueuse si elle permettait de financer la recherche sur les avions ou de créer une filière sur les biocarburants » : or, elle va financer « le transport routier, qui représente 15 % des émissions de CO2 au niveau mondial contre 2 à 3 % pour l’aérien, et le ferroviaire qui sont déjà largement subventionnés ».