(La Havane) Amazon, le géant de la distribution en ligne, s’est ajouté jeudi à la liste des entreprises poursuivies en vertu de la loi américaine qui réprime l’exploitation de biens nationalisés lors de la révolution cubaine, a annoncé à l’AFP un cabinet d’avocats.

La plainte a été déposée à Miami (Floride) par un citoyen américain, Daniel A. Gonzalez, descendant de l’ancien propriétaire d’un terrain à Cuba exproprié après la victoire de la révolution de 1959 conduite par Fidel Castro.

Sur ce terrain est produit du charbon végétal, un désintoxicant naturel, qui est exporté vers les États-Unis et que le géant américain du commerce en ligne vendait sur son site internet, selon la plainte.

Le représentant légal de M. Gonzalez, Santiago A. Cueto, du cabinet d’avocats floridien Cueto Law Group, a exposé l’affaire par téléphone à l’AFP.

« Le régime de Castro a exproprié et pris en charge (le terrain) et il produit maintenant ce que l’on appelle du charbon de marabu (un type d’arbre) dans la propriété de mon client et l’exporte vers les États-Unis pour le vendre. Et Amazon le vendait sur son site internet », a déclaré l’avocat.

Outre Amazon, la plainte vise également Fogo Charcoal, une entreprise américaine sise en Floride et accusée d’avoir elle aussi commercialisé ce charbon végétal. Ces activités ont commencé début 2017, selon la plainte.

L’AFP a constaté que le produit ne figurait plus jeudi sur les sites internet des deux entreprises.

Le terrain de 820 hectares environ dont M. Gonzalez revendique la propriété se trouve dans la province de Granma, dans l’est de Cuba.

Selon l’avocat, son client demande une compensation financière « qui peut inclure la valeur totale de la terre et la pénalité punissant le fait de faire du trafic avec cette propriété ».

La plainte a été déposée en vertu du titre III de la loi américaine Helms-Burton, promulguée en 1966. Ce titre III dont l’application avait été suspendue par les présidents américains successifs a été activé en mai dernier par l’administration de Donald Trump.

Il permet de poursuivre devant les tribunaux des États-Unis toute personne ou entreprise qui exploite des biens confisqués à Cuba après la révolution castriste.

La loi Helms-Burton a renforcé l’embargo que Washington imposait à Cuba dès 1962 dans le but de renverser le régime socialiste.

Le gouvernement cubain estime pour sa part que la loi Helms-Burton est inapplicable en raison de son caractère extraterritorial.