(New York) Sous la pression de plusieurs membres de son conseil d’administration proches de la banque japonaise SoftBank, le patron de la maison mère de WeWork, Adam Neumann, a démissionné mardi, avec effet immédiat, de ses fonctions de directeur général.

Il gardera toutefois sa casquette de président du conseil d’administration de cette société qu’il a co-fondée en 2010 et dont il a la majorité des droits de vote sur toutes les décisions stratégiques, a annoncé la société dans un communiqué, confirmant ainsi des informations obtenues par l’AFP.

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WeWork loue des bureaux partagés à la tour l'Avenue, à Montréal.

« Même si notre activité n’a jamais été aussi solide, l’attention portée sur moi ces dernières semaines est devenue une distraction importante et j’ai décidé qu’il était dans le meilleur intérêt de l’entreprise que je quitte mes fonctions de directeur général », a commenté M. Neumann cité dans le communiqué.

M. Neumann sera remplacé par Artie Minson, ancien directeur financier du groupe, et Sebastian Gunningham, qui se partageront le poste de directeur général.

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Un bureau partagé WeWork office à New York.

Les investisseurs sceptiques face au modèle d'affaires

À l’approche de son entrée en Bourse, la société de bureaux partagés s’est retrouvée confrontée au scepticisme croissant des marchés financiers sur son modèle économique mais aussi sur sa gouvernance et sur le comportement parfois fantasque de M. Neumann.  

Devant le scepticisme des investisseurs, WeWork a déjà réduit de moitié son évaluation-cible en vue d'une éventuelle entrée en Bourse. Au lieu d'espérer 47 milliards de la vente de ses actions, elle espère maintenant de 20 milliards, selon des sources.

Cette startup lancée en 2010 se targue de révolutionner l'immobilier commercial en offrant des arrangements d'occupation partagés et flexibles. Elle est présente dans 111 villes et 29 pays, dont le Canada.

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Adam Neumann avait rencontré le premier ministre du Canada Justin Trudeau en mai 2018 à New York.

WeWork avait déjà décidé de repousser son arrivée à Wall Street en raison d’un accueil réservé des potentiels investisseurs.

Et les représentants de SoftBank, qui a injecté plus de 10 milliards de dollars dans la société, poussaient M. Neumann vers la sortie depuis ce week-end.

WeWork avait pourtant tenté de rassurer en annonçant mi-septembre une série de mesures visant à réduire l’influence de son PDG, dont la réduction de ses droits de vote.

Mais cela n’a pas suffit.  

Qu’un fondateur quitte la direction de son entreprise ne serait pas une première, à l’instar d’Uber qui avait poussé vers la sortie en 2017 son sulfureux co-fondateur, Travis Kalanich.