(New York) Plusieurs membres du conseil d’administration de la maison mère de WeWork, la société de bureaux partagés qui multiplie les déconvenues à l’approche de son entrée en Bourse, souhaiteraient que son cofondateur quitte ses fonctions de directeur général, affirme dimanche le Wall Street Journal.

Le conseil pourrait même se réunir dès cette semaine pour évoquer la possibilité que Adam Neumann devienne uniquement président non-exécutif de cette instance de direction, ont précisé des sources proches du dossier au quotidien économique.  

Cette suggestion est portée notamment par des membres du conseil d’administration proches du groupe japonais SoftBank, qui a injecté plus de 10 milliards de dollars dans la société.

Elle est apparue à la fin d’une semaine marquée par plusieurs révélations sur le comportement parfois fantasque de M. Neumann et sur sa consommation de drogue.

La maison mère de WeWork, qui devait faire son entrée en Bourse dans les jours à venir, a aussi décidé de repousser son arrivée sur le marché en raison d’un accueil réservé des potentiels investisseurs.  

Selon le New York Times, qui cite des personnes impliquées dans les discussions, certains gestionnaires de portefeuille ont indiqué ne pas vouloir miser leur argent sur l’entreprise en l’absence d’un dirigeant expérimenté.

Créé en 2010 à New York, WeWork n’a pas donné les raisons de ce report.  

Mais les interrogations se multiplient sur la valeur de l’entreprise, passée de 47 milliards de dollars lors de la dernière levée de fonds en début d’année à moins de 20 milliards dernièrement, sa gouvernance et son modèle économique : en 2018, le groupe a encaissé une perte de 2 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires de 1,82 milliard.

WeWork a pourtant tenté de rassurer en annonçant mi-septembre une série de mesures visant à réduire l’influence de son PDG, dont la réduction de ses droits de vote.

Mais M. Neumann possède encore la majorité des droits de vote grâce à des parts au statut particulier et, selon les sources du New York Times, il a fait savoir qu’il n’envisageait pas de céder plus de pouvoir.

WeWork n’a pas souhaité commenter ces nouveaux développements et SoftBank n’avait pas répondu dans l’immédiat aux sollicitations de l’AFP.

Qu’un fondateur quitte la direction de son entreprise ne serait pas une première, à l’instar d’Uber qui avait poussé vers la sortie en 2017 son sulfureux cofondateur, Travis Kalanich.