(Oshawa) Environ 1200 employés de General Motors à l’usine d’assemblage du constructeur à Oshawa, en Ontario, ont été temporairement mis à pied en raison de la grève qui se poursuit aux États-Unis, et d’autres suppressions d’emplois sont attendues prochainement.

Les employés, qui travaillent sur la ligne de camions d’Oshawa, recevront toujours leur plein salaire, alors que la grève de plus de 49 000 travailleurs de GM aux États-Unis se poursuit.

Le président du syndicat Unifor, Jerry Dias, s’attend à ce que la deuxième ligne de l’usine d’Oshawa soit également perturbée dès jeudi en raison d’un manque de pièces provenant des États-Unis, ce qui aurait pour effet de priver de travail les 2600 travailleurs de l’usine.

L’usine fabrique des camions Chevrolet Silverado de génération précédente et des camionnettes GMC Sierra pleine grandeur. Le Silverado est le véhicule le plus vendu par GM aux États-Unis.

La grève a déjà interrompu la production dans les 33 usines de la société aux États-Unis, affectant l’approvisionnement en pièces des autres installations de GM.

Les activités des autres usines de GM à Ingersoll et à St. Catharines ne sont pas encore affectées, mais pourraient l’être dès la semaine prochaine, a ajouté M. Dias. Les travailleurs de ces usines seront indemnisés en cas de fermeture, mais pas aussi généreusement que ceux d’Oshawa.

M. Dias dit que certaines autres entreprises ont également procédé à des mises à pied temporaires, y compris une entreprise de camionnage à Windsor, mais que les usines de GM seront les plus touchées.

« Il y aura un impact pour certaines industries, mais le coup le plus important sera porté aux usines de GM ici au Canada. »

Les fabricants de pièces automobiles, notamment Magna International, Linamar et Martinrea International, n’ont pas précisé si leurs activités avaient déjà été affectées.

Aux États-Unis, les travailleurs de GM ont débrayé pour la première fois depuis plus de 10 ans lundi, alors que se poursuivent les négociations pour leur convention collective, qui portent notamment sur les salaires, les soins de santé et la sécurité de l’emploi.

M. Dias a souligné qu’il était impossible de dire combien de temps la grève américaine pourrait durer, mais que le président du syndicat des travailleurs unis de l’automobile (UAW) lui avait dit mardi qu’aucune discussion sérieuse n’avait eu lieu depuis le début de la grève. Il a rappelé qu’une grève du syndicat Unifor avait duré plus longtemps que prévu en 2017.

« C’est difficile à dire. Je pensais que notre grève de Cami serait rapide et elle a duré presque un mois. »

Le porte-parole de l’UAW, Brian Rothenberg, a déclaré mercredi que les négociations avançaient lentement, mais qu’elles progressaient.

Dans une note aux investisseurs, l’analyste Itay Michaeli, de Citi, a estimé que la grève coûterait à la société 100 millions US par jour en profits. Cependant, GM a des stocks suffisants pour approvisionner les concessionnaires américains pendant 77 jours au rythme des ventes actuel, bien que le nombre de gros véhicules utilitaires sport diminue, selon Cox Automotive.

Les négociations entre GM et le syndicat surviennent alors que l’industrie automobile fait face à une certaine incertitude.

GM est confronté à des ventes en baisse, à une économie mondiale en détérioration et à une guerre commerciale imprévisible alors qu’il tente de maîtriser ses coûts de main-d’œuvre jusqu’en 2023. Mais les travailleurs veulent une part plus importante des profits de GM, qui ont totalisé plus de 30 milliards US ces cinq dernières années.