(New York) Malgré deux tueries dans ses rayons en moins d’une semaine, le géant américain des supermarchés Walmart ne prévoit pas de cesser de vendre complètement armes à feu et munitions, dont il a déjà restreint l’offre au fil des ans.

A El Paso au Texas, tout près de la frontière mexicaine, un homme armé d’un fusil d’assaut a ouvert le feu samedi aux abords et dans un magasin de la chaîne, faisant 20 morts au total. Quatre jours plus tôt, à Southaven dans le Mississippi, un salarié du groupe a tué deux de ses collèges sur leur lieu de travail.

Après ces tragédies, Walmart n’a pas « donné de directive » modifiant sa politique en ce qui concerne les armes à feu, a indiqué un porte-parole à l’AFP.  

« Nous nous concentrons sur l’apport de soutien à nos salariés, à nos clients et à toute la communauté d’El Paso », a déclaré ce porte-parole, Randy Hargrove.

Samedi, le patron de Walmart, Doug McMillon, avait, dans un post sur Instagram assurant les victimes de la tragédie d’El Passo de ses prières, regretté : « Je ne peux pas croire que je doive envoyer un tel message deux fois en une semaine ».  

Le fondateur de l’empire commercial, Sam Walton, aimait les armes à feu. A tel point que la société Remington a donné son nom à un de ses modèles de fusil de chasse.  

Mais le groupe a aussi pris des mesures restrictives au fil des ans, en cessant par exemple dès 1993 de proposer revolvers et pistolets.

L’entreprise, qui assure vouloir se consacrer uniquement aux « sportifs et chasseurs », ne vend plus de fusils d’assaut semi-automatiques depuis 2015.

Et après la tuerie de Parkland en Floride, qui avait fait 17 morts dans un lycée en février 2018, Walmart a relevé l’âge de vente des armes et des munitions dans ses magasins à 21 ans.  

De façon générale, « Walmart va au-delà des lois fédérales en exigeant un contrôle des antécédents judiciaires avant tout achat d’armes à feu », assure aussi Randy Hargrove.

Et quand le Nouveau Mexique a passé une loi obligeant le magasin à éventuellement devoir mener des contrôles d’antécédents pour des transactions entre particuliers, le groupe a préféré renoncer complètement à toute vente dans l’État.  

Tout nouvel employé est par ailleurs obligé de suivre une formation aux situations de fusillade, une formation qu’il doit répéter sur ordinateur quatre fois par an.  

« Le mois dernier, nous avons ajouté la possibilité d’avoir recours aux outils de réalité virtuelle pour cette formation », précise le porte-parole.

Parce qu’il s’agit de la plus grande chaîne du pays, Walmart continue malgré tout à s’attirer de nombreuses critiques.

Sur Twitter, en réponse au message officiel assurant que la société était « sous le choc » après la tragédie d’El Paso, un grand nombre de commentaires disaient simplement : « Arrêtez de vendre des armes ».