Double acquisition de taille dans le domaine des essais cliniques pharmaceutiques. Le fonds américain privé Arsenal acquiert la montréalaise spécialisée en analyse sanguine Caprion Biosciences. Du même coup, le fonds, qui gère des actifs de 5,3 milliards, met la main sur la belge HistoGeneX, spécialisée en analyse des tissus pour trouver des tumeurs.

Les deux entreprises vont désormais travailler ensemble. Elles conservent toutefois, pour l’instant, leur nom et leur siège social respectifs : Caprion à Montréal, où travaillent 300 personnes, et HistoGeneX, à Anvers, en Belgique, qui compte 150 employés. 

« Ce sont deux entreprises aux spécialités complémentaires, note David Spaight, associé d’Arsenal. Acquérir l’une ou l’autre aurait pu se faire, mais Caprion cherchait des solutions qu’elle pourra trouver avec HistoGeneX, et vice versa. Caprion n’achète pas HistoGeneX ni le contraire. On assiste à l’union de deux entreprises. »

Martin LeBlanc, cofondateur de Caprion (née en 2000), devient néanmoins PDG de l’entité combinée. « Ces transactions permettent aux deux entreprises de faire un pas de géant à cause de la complémentarité de leurs expertises, souligne-t-il. Maintenant, on se retrouve avec une offre de services à peu près complète pour nos clients, soit les biotechs et pharmaceutiques, qui vont pouvoir faire affaire avec un seul fournisseur. »

Éventuellement, il pourra y avoir consolidation d’éléments dans divers services. Mais il ne devrait pas y avoir de nouvelle dénomination avant plusieurs mois. « Les deux marques sont vraiment importantes et sont très reconnues », dit David Spaight. 

Selon nos informations recueillies dans le milieu pharmaceutique, le montant de la transaction de Caprion, tenu secret par les parties impliquées, pourrait être évalué à un demi-milliard de dollars. Celle-ci survient alors que le fonds britannique GHO Capital a repris sa mise, moins de trois ans après avoir investi dans Caprion. « Depuis 2007, l’entreprise est détenue par des fonds de capital privé, explique Martin LeBlanc. On a plus que triplé nos revenus en trois ans. Or, une fois que GHO atteint un certain rendement, elle vend. J’ai alors sollicité Arsenal personnellement. » 

« Une série de trois acquisitions ciblées, soit ImmuneHealth en 2016, Primity Bio en 2018 et Serametrix en 2019, a permis l’expansion de Caprion en Europe et en Asie, l’acquisition de compétences techniques de haut niveau et une croissance considérable », lit-on dans un communiqué de GHO. 

Arsenal détient environ 85 % de Caprion. Le fonds s’attend à des acquisitions qui permettront à la nouvelle entité d’étendre son expertise dans le monde. Caprion est déjà présente dans l’ouest des États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni et en Australie. Tandis que HistoGeneX, qui a un pied à Chicago, compte ouvrir un laboratoire dans le Shandong, en Chine, à la fin de 2019. « Arsenal n’achète pas des entreprises en détresse, mais qui ont un fort potentiel de croissance, note David Spaight. Et ces deux entreprises grandissent très rapidement. »