(Ottawa) Après avoir affirmé qu’il jugeait «prématurée» sa comparution d’urgence devant un comité de la Chambre des communes pour le vol massif de données au Mouvement Desjardins, son président, Guy Cormier, a lancé la balle dans le camp du fédéral.

Devant les élus du comité permanent de la sécurité publique et nationale, il a ainsi proposé de créer un groupe de travail multipartite qui serait chargé de conseiller le gouvernement en matière de protection de l’identité numérique des Canadiens.

Car le gouvernement fédéral, a-t-il argué, pourrait certainement en faire davantage pour protéger ses citoyens, surtout que nous sommes «entrés dans une ère où les données sont des ressources comme de l’eau, le bois, comme les matières premières».

Le dirigeant a affirmé qu’il fallait «tirer des leçons» du vol d’informations personnelles dont ont été victimes 2,9 millions de membres du Mouvement Desjardins, qui est venu prouver que «même les meilleurs ne sont pas à l’abri».

Dans sa déclaration d’ouverture, Guy Cormier a dit que la décision de venir comparaître à Ottawa a nécessité une certaine réflexion. «Nous étions ambivalents», a-t-il indiqué, plaidant que les enquêtes sont toujours en cours.

Il a assuré que le Mouvement Desjardins avait «agi avec diligence» et faisait tout pour assurer la protection des données personnelles des membres qui se sont fait dérober ces informations.

Avant lui, des fonctionnaires du gouvernement fédéral ont répondu aux questions des députés. L’enjeu du remplacement des numéros d’assurance sociale a été abordée par Élise Boisjoly, sous-ministre adjointe chez Emploi et Développement social Canada.

Elle a dit aux élus qu’il ne serait pas nécessairement souhaitable d’emprunter cette avenue, car les victimes se retrouveraient avec deux numéros à suivre, et qu’il n’existe pas de système informatique pour remplacer ces numéros d’un ministère à l’autre.

Quant à Annette Ryan, sous-ministre adjointe au ministère des Finances, elle a souligné que le Mouvement Desjardins est principalement règlementé par le Québec, et que le premier point de contact est l’Autorité des marchés financiers (AMF).