(New York) American Airlines a prévenu mercredi que l’interdiction de vol frappant le Boeing 737 MAX depuis mi-mars après deux accidents ayant fait 346 morts allait lui coûter 185 millions de dollars dans ses comptes du deuxième trimestre.

La facture s’élève désormais à 265 millions de dollars, dont 80 millions au premier trimestre, pour la compagnie aérienne américaine qui exploitait 24 appareils 737 MAX 8 avant l’immobilisation au sol de ce modèle à travers le monde et en attendait la livraison de sept autres exemplaires en avril, mai et juin.

Boeing a suspendu les livraisons de 737 MAX et réduit la production de 52 à 42 appareils par mois, en attendant de présenter des correctifs aux régulateurs afin d’obtenir la levée de l’interdiction.

En avril, American Airlines avait indiqué que la crise du 737 MAX, avion phare de Boeing, allait lui coûter au total un peu plus de 350 millions de dollars en 2019.

Si le transporteur estimait que l’impact financier serait de 115 millions de dollars au troisième trimestre en cours, il n’avait donné aucune estimation pour le quatrième trimestre devant démarrer le 1er octobre. Or, des experts font observer que le retour en service effectif du 737 MAX pourrait n’intervenir qu’en décembre.

Le montant « pourrait être plus important si (la crise) s’étendait en août, en septembre et en octobre », avertissait néanmoins American Airlines en avril.

Il est difficile de dire actuellement quand le 737 MAX volera à nouveau, Boeing n’ayant toujours pas soumis, pour nouvelle certification, les modifications demandées par l’agence fédérale de l’aviation (FAA), qui a en outre décelé un problème supplémentaire avec « un risque potentiel ».

American Airlines, comme sa rivale Southwest, a par conséquent annulé les vols prévus sur cet avion jusqu’au 3 septembre et n’exclut pas d’étendre ces annulations au-delà de cette date.

Au deuxième trimestre, 7800 vols sur le 737 MAX ont été supprimés, détaille American Airlines, dont l’ordre de commandes prévoit encore la livraison de 76 unités.

En dépit des déboires du 737 MAX, la compagnie aérienne a relevé mercredi son principal objectif financier pour le deuxième trimestre, ce qui provoquait un envol de son titre de plus de 3 % dans les premiers échanges à Wall Street.

Le revenu total par siège disponible rapporté au nombre de miles parcourus (TRASM), indicateur très surveillé par les analystes du secteur aérien, devrait progresser de 3 à 4 %, contre une hausse de 1 à 3 % anticipée précédemment.