(New York) Le groupe de logistique FedEx a averti mardi que la guerre commerciale allait affecter son activité dans les prochains mois, malgré des résultats satisfaisants lors de l’année fiscale écoulée.

« La faiblesse macroéconomique et les incertitudes commerciales […] sont la raison pour laquelle nous avons décidé de ne pas renouveler un contrat avec un client, ce qui va affecter négativement notre bénéfice opérationnel » pour 2020.  

Le bénéfice dont parle FedEx est celui de l’exercice fiscal 2020 ayant démarré le 1er juin et devant se clôturer le 31 mai 2020. La société de Memphis (sud) a une année décalée.

Le bénéfice par action ajusté des éléments exceptionnels, référence des investisseurs en Amérique du Nord, ne devrait progresser au maximum que de 5 % comparé à l’exercice précédent.

FedEx, actuellement au centre du conflit commercial entre les États-Unis et la Chine, n’a pas donné le nom du « client » dont le contrat n’a pas été renouvelé. Mais il s’agit vraisemblablement d’Amazon, qui est en train de développer son propre service de fret.  

Signe de l’impact de la guerre commerciale sur l’activité : FedEx a déposé lundi une plainte contre le ministère du Commerce américain qu’il accuse de faire porter un « fardeau impossible » aux sociétés de livraison par ses sanctions commerciales, notamment sur des produits chinois, dont ceux du groupe de télécommunications Huawei.

L’action hésite

FedEx rappelle que 1100 « entités » sont concernées par les sanctions américaines, ce qui affecte ses missions. Pour la deuxième fois en moins d’un mois, le groupe a été montré du doigt lundi par Pékin à la suite d’un incident impliquant Huawei, au cœur du bras de fer entre la Chine et les États-Unis.

FedEx avait refusé d’acheminer aux États-Unis un colis contenant un téléphone intelligent de la marque chinoise. Le groupe s’est excusé lundi à la suite des plaintes de la Chine.

La situation actuelle « fait porter un fardeau impossible » à l’entreprise, dénonce l’entreprise.  

FedEx, qui livre plus de 12 millions de paquets par jour dans 220 pays à travers le globe, est un fervent défenseur du libre-échange, source, selon le groupe, d’expansion économique et de création d’emplois.

Il avait déjà revu à la baisse ses ambitions en mars, invoquant le ralentissement économique mondial et la détérioration des échanges commerciaux.

L’année fiscale écoulée « a été une année aussi bien difficile que de changements », a affirmé Frederick Smith, le PDG, cité dans le communiqué.

FedEx est notamment passé dans le rouge au quatrième trimestre,  accusant une perte nette de 1,97 milliard de dollars contre un bénéfice net de 1,13 milliard lors de la même période un an plus tôt.

Ce déficit est dû à une charge de 1,8 milliard inscrite dans les comptes au titre de pensions de ses employés. Cette charge s’élève à 3,9 milliards pour l’ensemble de l’exercice.

Hormis cet élément exceptionnel, FedEx est rentable et affiche un bénéfice par action ajusté de 5,01 dollars, mieux que les 4,93 dollars attendus en moyenne par les analystes financiers.

Sur l’année, le bénéfice par action est de 15,52 dollars, mieux que les 15,47 dollars escomptés. Le résultat net a lui fondu à 540 millions de dollars, contre un gain de 4,57 milliards lors de l’exercice précédent.

Pour ce qui est du chiffre d’affaires, il a augmenté de 2,9 % à 17,8 milliards de dollars au quatrième trimestre et de 6,4 % à 69,7 milliards pour l’année. Dans les deux cas, il est conforme aux attentes.

À Wall Street, le titre montait de plus de 1 % dans les échanges électroniques de préséance, après avoir évolué dans le rouge.

Outre la guerre commerciale, FedEx fait face à la concurrence d’Amazon et aussi d’UPS. La société proposerait des réductions de prix aux commerçants pour que ces derniers coupent les ponts avec UPS et la choisissent.