(Montréal) Plus d’un mois après avoir refusé l’offre patronale qui leur avait été présentée, les syndiqués de la société en commandite contrôlée par Airbus, qui assemblent l’A220 à Mirabel, prendront bientôt connaissance de la plus récente proposition.

Les quelque 1000 travailleurs représentés par l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA) pourront prendre connaissance de certains détails jeudi, avant de se prononcer deux jours plus tard.

Cette façon de faire est différente, puisqu’à la fin avril, le contenu des offres patronales avait été présenté aux employés de la Société en commandite Airbus Canada et Bombardier la même journée que la tenue du vote.

«Nous travaillons actuellement à préparer les documents qui serviront à la présentation», peut-on lire dans un bulletin récemment distribué aux syndiqués d’Airbus et qui a été consulté par La Presse canadienne.

Le 27 avril, les 3200 travailleurs de Bombardier avaient accepté l’offre dans une proportion de 66%, alors que les syndiqués d’Airbus qui assemblent l’ancienne CSeries avaient rejeté la proposition à 73% avant d’adopter un mandat de grève.

Depuis, les pourparlers entre les deux parties avaient repris dans la deuxième moitié du mois de mai pour finalement aboutir à la fin du mois.

«Après plusieurs heures de négociation, c’est tard dans la soirée du 30 mai que nous sommes sortis de la table avec une entente négociée», souligne l’AIMTA dans sa note, précisant au passage que la présentation et le vote se feront en banlieue nord de Montréal, dans un lieu qui reste à préciser.

Certains détails seront présentés aux syndiqués concernés afin de leur laisser l’occasion de réfléchir avant de voter. En cas de refus, il n’est pas impossible que le syndicat demande à ses membres de se prononcer à nouveau sur le vote de grève. Les pourparlers achoppaient notamment sur les primes d’assurance ainsi que la sous-traitance.

Même si certaines modalités seront dévoilées à l’avance, l’AIMTA incite ses membres à se présenter à l’assemblée de samedi, indiquant que la participation est «extrêmement importante pour avoir accès à tous les détails».

En mai, dans une autre communication interne, la partie syndicale avait souligné à ses membres que l’employeur avait accepté la demande d’un contrat de travail plus long, soit de cinq ans, mais que les hausses salariales de 10% qui devaient s’échelonner sur cette période n’étaient pas «assez élevées».

L’AIMTA n’a pas voulu spéculer sur le résultat du vote qui doit se tenir samedi. Lundi après-midi, il n’avait pas été possible de rejoindre la Société en commandite Airbus Canada pour une réaction.

Néanmoins, sous le couvert de l’anonymat, certains employés de la chaîne de montage de l’A220 ont indiqué à La Presse canadienne que l’ambiance «est bonne» en milieu de travail. Des travailleurs ont recommencé à effectuer des heures supplémentaires, alors que plusieurs avaient refusé plus tôt pendant les négociations.