Groupe Océan, une entreprise spécialisée dans les services maritimes intégrés, a remporté un appel d’offres international l’automne dernier pour un contrat à long terme de remorquage portuaire à Kingston, en Jamaïque.

« Nous avons dû nous battre contre les plus grands joueurs de la planète dans le secteur, comme Svitzer, qui a près de 400 remorqueurs alors que nous en avons 35 », affirme Philippe Fillion, directeur, affaires publiques et corporatives, de Groupe Océan.

L’entreprise de Québec a ouvert un bureau permanent à Kingston – son premier à l’extérieur du Canada – et embauché puis formé du personnel local pour faire naviguer les trois remorqueurs envoyés sur place afin de faire amarrer les bateaux dans le port de façon sécuritaire.

Il y a aussi un directeur des opérations sur place, mais l’ensemble des services de remorquage est géré par les employés du siège social.

« Il y a beaucoup de volume dans le port de Kingston, en Jamaïque, et nos remorqueurs ne chôment pas. Les Caraïbes sont intéressantes pour nous puisqu’en raison de leur isolement, il est très important que les gouvernements de ces îles maintiennent des services maritimes de première qualité. » — Philippe Fillion, directeur, affaires publiques et corporatives, de Groupe Océan

L’entreprise québécoise regarde maintenant pour d’autres occasions d’affaires en Amérique latine et dans les Caraïbes. Groupe Océan a d’ailleurs signé récemment un contrat de dragage de plusieurs années au port d’Itabo, en République dominicaine, après avoir répondu à des besoins ponctuels dans ce pays depuis 2015.

La stratégie des petits pas

Groupe Océan travaille à se tailler une place en Amérique latine et dans les Caraïbes depuis plusieurs années déjà. Après avoir construit un équipement de dragage à succion pour un contrat de sept ans dans le fleuve Saint-Laurent, l’entreprise a voulu rentabiliser son équipement alors qu’il ne peut pas être utilisé au Québec pendant l’hiver. C’est ainsi qu’un premier contrat de dragage, une opération qui consiste à retirer des sédiments du fond marin pour permettre la navigation des bateaux, a été signé au Mexique en 2014 pour retirer près de 300 000 m3 de sédiments en environ 60 jours. C’était le premier contrat à l’étranger pour Groupe Océan.

« Après 21 jours de navigation, notre équipement est arrivé au port de Dos Bocas, indique Philippe Fillion. Ensuite, nous sommes retournés l’hiver d’après et le mot s’est passé dans les Caraïbes, où il y a un enjeu en ce qui concerne le dragage. Les besoins sont récurrents et le marché est beaucoup contrôlé par les quatre plus grands joueurs mondiaux. »

Pour se distinguer de ces géants, Groupe Océan est allé vers la niche des contrats de dragage de petits volumes.

« Notre stratégie a été d’accepter des petits contrats, mais d’en accumuler plusieurs, précise M. Fillion. Nous arrivions avec plus de flexibilité pour mieux répondre aux besoins des clients. Nous avons commencé par faire de petits pas. Maintenant, nous diversifions notre offre de services. »

Groupe Océan en bref Entreprise fondée en 1971 900 employés Siège social à Québec Ressource Exportation et développement Canada (EDC) Pour se tailler une place dans le marché de l’Amérique latine et des Caraïbes, Groupe Océan a bénéficié d’un coup de pouce d’EDC. En plus de lui offrir les services de ses experts-conseils, l’organisation l’a aidé à rencontrer les bonnes personnes pour arriver à signer des contrats.