(Montréal) L’action de BRP a bondi jeudi, après que la société a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes pour son premier trimestre, soutenu par les acquisitions de son secteur marin et les solides ventes d’un nouveau véhicule à trois roues, qui ont alimenté une hausse de 17 % des revenus par rapport à l’an dernier.

Le titre du constructeur de véhicules récréatifs derrière les motoneiges Ski-Doo et les motomarines Sea-Doo a pris jeudi 5,63 $, soit près de 16%, pour clôturer à 41,79 $ à la Bourse de Toronto.

Cette augmentation faisait également suite à l’annonce par BRP d’un programme de rachat d’actions dans le cadre duquel elle pourrait récupérer et annuler un maximum de 300 millions d’actions.

«Malgré des conditions météorologiques difficiles, en particulier dans le nord des États-Unis et au Canada, notre gamme de produits continue de susciter une forte demande des consommateurs, ce qui a entraîné un nouveau trimestre de croissance soutenue des ventes de détail dans la plupart de nos marchés», a affirmé le chef de la direction, José Boisjoli, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes, avant la tenue de l’assemblée annuelle des actionnaires de l’entreprise.

Les ventes des roadsters à trois roues de la société ont bondi de 110%, soutenues par le nouveau Can-Am Ryker. Avec un prix de base de 8500 $ US, le véhicule «sportif» se détaille à environ la moitié du prix de son cousin plus âgé, le Can-Am Spyder, dans le but d’attirer des coureurs plus jeunes et moins fortunés.

Les motocyclettes à trois roues, qui restent également populaires auprès des consommateurs plus âgés, font partie d’une stratégie qui permet de transformer un produit de niche en important moteur des ventes, alors que les constructeurs de motos ont du mal à attirer de nouveaux motocyclistes.

Au premier trimestre, les véhicules à trois roues ont permis au chiffre d’affaires de BRP de grimper de 19% d’une année à l’autre, pour atteindre 627 millions.

M. Boisjoli a attribué les ventes médiocres de motoneige à un «printemps froid et humide» dans la moitié supérieure de l’Amérique du Nord.

«Nous ne sommes pas satisfaits de notre croissance de moins de 10%», a-t-il déclaré à propos des véhicules utilitaires côte à côte. «Je vous rappelle que nous avions une solide croissance d’environ 35% pour la même période l’année dernière», a-t-il ajouté, évoquant une pénurie de production «mais également de fortes promotions de la part de certains de nos concurrents.»

Les revenus des produits marins ont augmenté d’un tiers à 146,3 millions, principalement grâce à l’acquisition des sociétés AlumaCraft Boat et Manitou Pontoon Boats. Cela a été en partie contrebalancé par la baisse des ventes de moteurs hors-bord, a indiqué la société.

M. Boisjoli a souligné que les bateaux de pêche et les pontons en aluminium — de nouveaux produits pour BRP — représentaient plus de la moitié du marché américain des bateaux.

Profits et revenus en hausse

Prévoyant une croissance continue pour ses produits toutes saisons et son groupe marins, BRP a révisé à la hausse sa prévision de revenus pour l’exercice 2020 et table désormais sur une progression d’entre 9 % et 13 % par rapport au chiffre d’affaires de son exercice 2019.

La société a également relevé son objectif de bénéfice dilué par action normalisé pour 2020, qui est maintenant d’entre 3,55 $ et 3,75 $, en hausse de 5 cents aux deux extrémités de la fourchette.

Le bénéfice net de BRP a totalisé 23,8 millions, ou 25 cents par action, pour le trimestre terminé le 30 avril.

En comparaison, elle avait réalisé un bénéfice net de 13,4 millions, ou 13 cents par action, au même trimestre l’an dernier, pour lequel elle avait enregistré une perte de change plus importante sur ses dettes et ses passifs au titre de contrats de location.

Sur une base normalisée, en excluant les coûts de change et d’autres coûts pour les deux années, BRP a indiqué avoir réalisé un bénéfice de 54 cents par action au premier trimestre, en hausse par rapport à celui de 52 cents par action enregistré il y a un an.

Les revenus ont atteint 1,33 milliard, en hausse par rapport à 1,14 milliard un an plus tôt.

Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice normalisé de 51 cents par action et un chiffre d’affaires de 1,25 million pour le trimestre, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.

«Que peut-on désirer de plus?» a demandé l’analyste Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, dans une note aux investisseurs.

Il a estimé que le rachat d’actions, qui devrait se terminer en juillet, permettrait à BRP de racheter jusqu’à sept millions d’actions et faire passer le prix de l’action de 3,00 $ à 3,50 $.

«Cela va envoyer un signal fort aux investisseurs que le titre est sous-évalué», a affirmé M. Poirier.