(Washington) « Bon anniversaire Airbus ! » Une fois n’est pas coutume : l’avionneur américain Boeing a fait une trêve dans sa bataille avec son grand rival européen qui célèbre mercredi ses 50 ans d’existence.

Dans une vidéo publiée sur Twitter, des équipes de Boeing du monde entier lui souhaitent, dans différentes langues et sur un ton inhabituellement amical, « un joyeux anniversaire », le félicitent pour ses 50 ans d’existence et lui souhaitent même « 100 ans de succès ».

Pourtant, la rivalité entre Boeing-Airbus est aussi célèbre aujourd’hui que celle opposant Coca à Pepsi.

Dans ce duel, les deux constructeurs n’ont pas hésité par le passé à utiliser toutes les armes à leur disposition : du marketing au lobbying politique en passant par les recours juridiques et des petites piques à l’adversaire lors de conférences de presse ou de réunions du monde des affaires.

Les deux constructeurs s’affrontent ainsi, par le biais de leurs États, depuis plus de 15 ans devant l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) s’accusant mutuellement d’avoir reçu des subventions publiques pour développer leurs programmes d’avions.

Sur le plan de la compétition purement commerciale, il y a un peu plus de huit ans Airbus perdait définitivement un important contrat sur des avions ravitailleurs destinés à l’armée de l’air américaine, à l’issue d’une âpre compétition à rebondissements, le contrat ayant été attribué un temps à EADS (ancien nom du groupe Airbus).

Dans le secteur de l’aéronautique civile, les experts du secteur retiennent qu’Airbus a judicieusement pris de cours Boeing lorsqu’il avait annoncé le 1er décembre 2010 le lancement de la remotorisation de son célèbre A320, soit neuf mois avant l’annonce de la remotorisation du Boeing 737.

C’est précisément ce 737 remotorisé, baptisé 737 MAX, qui plonge aujourd’hui l’avionneur américain dans une crise sans précédent après deux accidents à quelques mois d’intervalle.

La flotte des 737 MAX est clouée au sol depuis mi-mars. Sur ce point, Airbus s’est bien gardé d’émettre des critiques face à une crise qui est aussi une tragédie humaine puisque les catastrophes ont fait 346 morts.

Côté européen, l’heure est aux célébrations : la Patrouille de France a même paradé dans le ciel au-dessus de Toulouse dans le sud-ouest de la France où le siège mondial du groupe est installé.

Airbus produit aujourd’hui la moitié des grands avions commerciaux dans le monde, sans compter ses activités dans les domaines des hélicoptères, de la défense et de l’espace.