Le gros détaillant en quincaillerie Lowe’s et son enseigne Rona ont vécu un début d’année difficile dans leurs magasins canadiens, au point de peser négativement sur les résultats du premier trimestre divulgués hier au siège social américain de l’entreprise.

Entre autres, la baisse des ventes des magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) au Canada durant les mois de février, mars et avril derniers s’est avérée telle qu’elle a suffi à rabaisser de presque 1 % le taux de croissance des ventes des magasins comparables pour tout Lowe’s.

Cette croissance d’ensemble a ainsi été ramenée à 3,5 % par rapport au taux de 4,2 % comptabilisé dans les seuls magasins américains, qui composent désormais la majeure partie du réseau de Lowe’s après sa sortie du Mexique, l’an dernier.

Lors de la téléconférence d’analystes après la publication des résultats trimestriels, le chef de la direction de Lowe’s, Marvin Ellison, qui est d’ailleurs un ex-dirigeant du concurrent Home Depot, a expliqué brièvement que Lowe’s (et Rona) « avait affiché des résultats négatifs au Canada pour le trimestre en raison surtout du ralentissement du marché canadien de l’habitation, qui a exercé des pressions sur le secteur » de la quincaillerie et de la réno-décoration.

Rappelons qu’en février dernier, dans ses résultats de fin d’exercice précédent, Lowe’s avait inscrit une perte spéciale de 952 millions US découlant de la forte dépréciation de ses actifs au Canada, trois ans après son achat de Rona pour 2,3 milliards US.

Appelée à expliquer les difficultés au premier trimestre, la direction canadienne de Lowe’s, qui loge maintenant dans l’ex-siège social de Rona à Boucherville, a répondu par courriel à La Presse que « les ventes comparables au Canada, ce n’est pas une information [qu’elle partage] ou [commente] ».

En contrepartie, la direction de Lowe’s Canada affirme avoir « terminé avec succès la campagne nationale d’embauche printanière avec plus de 6000 employés dans [ses] plus de 620 magasins corporatifs Lowe’s, Rona et Réno-Dépôt ».

Rechute en Bourse

Entre-temps, en Bourse, les investisseurs ont manifesté hier leur déception avec les résultats mitigés de Lowe’s du premier trimestre et l’abaissement de ses cibles de résultats trimestriels.

GRAPHIQUE FOURNI PAR THOMSON REUTERS

La dernière année de Lowe’s

Les actions du quincaillier géant ont basculé de 11 % à la Bourse de New York – l’équivalent de 10 milliards US en perte de valeur – lors de leur pire séance de transactions depuis 2012.

« Lowe’s a peiné avec sa rentabilité au premier trimestre face à des coûts plus élevés, des systèmes de pricing en magasin encore inefficaces, ainsi que des changements inachevés à des activités de marchandisage qui nuisent encore à sa marge bénéficiaire brute sur ces ventes », a constaté l’analyste Jamie Katz, spécialiste des détaillants à la firme américaine Morningstar Research Services, dans une note envoyée hier à ses clients-investisseurs.

Dans son énoncé de résultats pour le trimestre terminé le 3 mai dernier, Lowe’s comptabilise un chiffre d’affaires de 17,74 milliards US, en hausse de 2,2 % sur un an et légèrement supérieur à la moyenne des prévisions d’analystes.

En contrepartie, malgré un bénéfice net en hausse annualisée de 5 % à 1,05 milliard US, le bénéfice net ajusté par action (NDLR : activités poursuivies et comparables) s’est avéré inférieur de 8 % par rapport aux attentes des analystes et des investisseurs.

Aussi, en conséquence des résultats mitigés au premier trimestre, la haute direction de Lowe’s a rabaissé de presque 10 % son objectif de bénéfice par action pour tout l’exercice.

Elle le situe désormais entre 5,45 $US et 5,65 $US par action, comparativement à la cible de 6 $US à 6,10 $US par action qui avait été énoncée en début d’exercice.