(Fort Worth) Boeing n’a pas encore formellement soumis pour évaluation le correctif du système anti-décrochage MCAS du 737 MAX, mis en cause dans les catastrophes aériennes d’Ethiopian et de Lion Air ayant fait 346 morts, a déclaré mercredi le chef intérimaire de l’agence fédérale de l’aviation (FAA).

« Le correctif n’a pas encore été présenté », a déclaré à des journalistes Dan Elwell, alors que Boeing avait affirmé la semaine dernière avoir finalisé les changements exigés par la FAA et que le correctif était prêt pour certification.

Mais la FAA a adressé des questions supplémentaires à Boeing, ce qui explique le retard, a ajouté M. Elwell.

En conséquence : « Nous n’avons pas encore déterminé quelle va être la formation finale des pilotes », a encore dit le responsable, qui va essayer jeudi de retisser le lien de confiance avec ses homologues de trente-trois pays, dont la Chine, le Canada, l’Union européenne, l’Éthiopie et l’Indonésie.

Les États-Unis et le Canada divergent notamment sur la formation adéquate pour les pilotes volant sur le 737 MAX.

Les autorités américaines estiment qu’une formation sur ordinateur ou iPad serait suffisante pour des pilotes expérimentés, alors que le régulateur canadien réclame un passage obligé sur simulateur qui a l’avantage de reproduire les conditions de vol.

Au vu du retard pris par Boeing, il est difficile de déterminer un éventuel calendrier de retour en service du 737 MAX, dont toute la flotte est clouée au sol depuis 70 jours, a encore dit M. Elwell.

Il s’est ainsi refusé à s’aligner sur American Airlines et Southwest, deux clientes du 737 MAX, qui ont annulé les vols programmés sur cet avion jusqu’à mi-août dans l’espoir que l’interdiction de vol serait levée d’ici juillet au plus tard.

« Ça prendra le temps qu’il faudra pour faire les choses comme il se doit », a assuré Dan Elwell, soulignant toutefois qu’en tant qu’autorité d’origine du 737 MAX la FAA « doit être le premier régulateur » à l’autoriser à voler à nouveau.