Aurora Cannabis augmente ses réserves en prévision de la légalisation des produits comestibles et des produits dérivés du cannabis, à l’automne prochain, mais insiste sur le fait que cela n’interrompra pas la croissance de ses ventes et sa marche vers la rentabilité.

La production devrait atteindre 25 000 kilogrammes au cours du trimestre en cours, qui prendra fin le 30 juin, mais une portion non précisée sera retenue hors du marché, a indiqué mercredi le directeur financier du producteur, Glen Ibbott.

« Ce que nous essayons de faire, c’est de tirer des leçons des défis vécus par l’industrie l’année dernière et du lancement initial de la légalisation — nous devons absolument disposer de réserves suffisantes pour lancer ces produits correctement », a-t-il expliqué lors d’une conférence téléphonique pour discuter des résultats financiers du troisième trimestre de l’entreprise.

« Donc, si cela implique de gruger un peu le chiffre d’affaires du quatrième trimestre pour garnir les stocks, dans de nouveaux produits, alors c’est ce que nous ferons. »

Les pénuries d’approvisionnement et la lente ouverture des magasins de cannabis dans certaines régions du Canada ont miné l’industrie depuis la légalisation de la consommation récréative du cannabis, en octobre.

Ottawa a indiqué que les produits alimentaires contenant du cannabis et les concentrés de cannabis seraient légalisés en octobre, mais que le moment exact de l’approbation et de la vente des produits restait inconnu.

Aurora, établie à Edmonton, se concentre sur le développement d’une offre initiale de cigarettes électroniques stylos, de produits comestibles et de concentrés — les produits les plus populaires dans les États américains où ils sont légaux. Elle a l’intention de s’intéresser plus tard aux boissons, lorsque ce marché sera mieux connu, a souligné le chef des affaires corporatives de l’entreprise, Cam Battley, lors d’une entrevue.

Lors de la téléconférence avec les analystes financiers, M. Battley a indiqué que la croissance des ventes de cannabis médicinal d’Aurora au cours du trimestre clos le 31 mars démontrait que la crainte d’un ralentissement de la demande après la légalisation des ventes au détail était infondée.

La production d’Aurora a presque doublé pour atteindre 15 590 kilogrammes. La plus grande partie du volume a été récoltée au cours de la deuxième moitié du trimestre, alors qu’une hausse de la production des installations Aurora Sky, à Edmonton, et de l’usine de Bradford, en Ontario, a porté la capacité d’ensemble de l’entreprise à 150 000 kilogrammes par année.

Les revenus tirés des ventes aux consommateurs canadiens ont augmenté de 37 %, pour atteindre 29,6 millions, dépassant les 29,1 millions générés par le secteur des soins de santé, qui montrait une augmentation de 12 % tandis que son nombre de patients progressait de 5 %.

Le coût par gramme de produit séché est passé de 1,92 $ à 1,42 $, mais le prix de vente net moyen a également diminué, passant de 6,80 $ à 6,40 $.

« Dans cette phase du développement du secteur, je dirais, absolument, que le facteur de succès numéro un est la capacité de produire et de vendre un énorme volume de cannabis », a déclaré M. Battley. « Et nous en avons à la pelle. »

Aurora a enregistré une perte nette de 158 millions à partir de revenus de 65 millions pour le trimestre terminé le 31 mars, par rapport à une perte de 238 millions avec des revenus de 54 millions au trimestre précédent.

Les analystes s’attendaient à une perte nette de 52,6 millions et à un chiffre d’affaires de 77 millions, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.