La Banque de Montréal a augmenté son dividende en dévoilant un bénéfice du quatrième trimestre en hausse de 38 % par rapport à la même période l'an dernier.

L'institution financière, la dernière des cinq plus grandes banques du pays à publier ses résultats pour son quatrième trimestre et son exercice 2018, a imité ses consoeurs en livrant des profits en hausse par rapport à l'an dernier. Mais la Banque de Montréal a aussi surpassé les attentes des analystes, ce qui n'a pas été le cas de toutes ses concurrentes.

Les résultats du plus récent trimestre de la banque ont été alimentés par les solides performances de ses divisions de services bancaires personnels et commerciaux au Canada et aux États-Unis, ainsi que par ses activités de gestion de patrimoine.

Ses résultats pour la période qui a pris fin le 31 octobre ont clôturé une « année réussie » pour la Banque de Montréal, a affirmé mardi son chef de la direction, Darryl White.

« Nous avons bien progressé dans les secteurs sur lesquels nous nous sommes concentrés », a-t-il affirmé lors d'une conférence téléphonique avec des analystes. « Nous avons accru la contribution de nos activités américaines, amélioré notre efficacité tout en investissant dans notre programme d'innovation numérique. [...] Pour ce qui est de l'avenir, même si les marchés boursiers ont été volatils ces derniers temps, les données économiques fondamentales restent solides et nous avons recours à nos atouts concurrentiels pour développer nos activités. »

Le quatrième plus grand prêteur au Canada a également annoncé mardi qu'il allait maintenant verser un dividende trimestriel de 1 $ par action, en hausse de 4 cents par rapport au paiement précédent.

La Banque de Montréal a affiché un bénéfice net du quatrième trimestre de 1,7 milliard, ou 2,57 $ par action, par rapport à celui de 1,23 milliard, ou 1,81 $ par action, à la même période en 2017.

Sur une base ajustée, la Banque de Montréal a réalisé un bénéfice de 1,53 milliard, ou 2,32 $ par action, contre un profit de 1,31 milliard, ou 1,94 $ par action, il y a un an.

Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice ajusté par action de 2,29 $, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.

Contribution accrue à l'étranger

Les pairs de la Banque de Montréal ont annoncé leurs derniers résultats trimestriels et annuels la semaine dernière, suscitant des réactions mitigées de la part des analystes et du marché.

Les deux plus importants prêteurs du Canada, la Banque TD et la Banque Royale, ont surpassé les attentes avec des bénéfices nets trimestriels de 2,96 milliards et de 3,25 milliards, respectivement. La Banque CIBC et la Banque Scotia ont affiché des profits nets de 1,27 milliard et 2,27 milliards pour la période, ce qui a raté de peu les prévisions des analystes.

Les derniers résultats trimestriels des banques canadiennes ont été aidés par les fortes contributions de leurs activités internationales, que ce soit aux États-Unis ou en Amérique latine et dans les Caraïbes. À ce chapitre, la Banque de Montréal n'a pas fait exception.

Les services bancaires personnels et commerciaux de la Banque de Montréal aux États-Unis ont vu leur bénéfice net grimper de 37 %, à 372 millions.

À domicile, la division de services bancaires aux particuliers et aux entreprises de la banque a enregistré un bénéfice net de 675 millions au quatrième trimestre, en hausse de 8 % par rapport au même trimestre de l'année précédente.

BMO Gestion de patrimoine a réalisé un bénéfice net de 219 millions, en hausse de 25 % par rapport à l'exercice précédent.

La branche des marchés financiers de la banque a enregistré un bénéfice net de 298 millions, en baisse de 6 % par rapport à la même période de l'exercice précédent. La hausse des produits tirés des activités de placement et des services bancaires aux entreprises et une baisse d'impôts ont été plus que contrebalancées par la hausse des dépenses et le recul des revenus tirés des produits de négociation.

Hausse du profit annuel

Sur une base annuelle, la Banque de Montréal a engrangé 5,45 milliards, un profit en hausse de 2 % par rapport à son exercice 2017, qui tient compte de l'impact d'une charge de 425 millions liée à la réforme de la fiscalité américaine, inscrite plus tôt cette année. Sur une base ajustée, la banque a dégagé un bénéfice net de 6 milliards, en hausse de 9 % par rapport à l'exercice précédent.

Le ratio des fonds propres de catégorie 1 sous forme d'actions ordinaires, sa principale mesure de santé financière, s'est établi à 11,3 %, en baisse par rapport à celui de 11,4 % de l'an dernier. Il avait aussi été de 11,4 % au trimestre précédent.

Le prêteur a également comptabilisé des provisions pour pertes sur créances, des fonds réservés aux créances douteuses, de 175 millions au cours du dernier trimestre, contre 202 millions un an auparavant.

La Banque de Montréal a offert une bonne performance au cours du dernier trimestre en matière d'efficacité, mais elle a également tiré parti de la diminution des provisions pour pertes sur créances et de son faible taux d'imposition, a observé Gabriel Dechaine, analyste chez Banque Nationale Marchés financiers. La croissance de sa division canadienne a été stimulée par une baisse de 21 % des provisions pour pertes sur créances d'une année à l'autre, a-t-il ajouté dans une note adressée à ses clients.

De meilleures dispositions en matière de crédit ont généralement entraîné une hausse des bénéfices de la banque, a pour sa part souligné Scott Chan, analyste chez Canaccord Genuity.

« Notre réaction initiale est neutre à légèrement favorable, car la Banque de Montréal a enregistré de solides résultats dans son secteur d'assurance de dommages », les plateformes canadiennes et américaines bénéficiant d'une forte croissance des prêts, en particulier dans le secteur commercial, a-t-il fait valoir.