Le plus grand épicier au Canada a vu les prix des aliments augmenter au plus récent trimestre, notamment à cause d'une hausse de ses coûts, et la société a prédit que d'autres augmentations étaient probables.

« Nous constatons que les pressions sur les coûts se traduisent par une augmentation des prix de détail », a expliqué mercredi le chef de la direction des Compagnies Loblaw, Galen Weston, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

Le prix moyen des articles de la société, propriétaire de la bannière Provigo au Québec, a augmenté au troisième trimestre. Ces augmentations se situaient toutefois dans le bas de la fourchette attendue par la société, a précisé le patron de l'entreprise.

« Cela correspond à nos attentes et à ce que nous estimions susceptible de se produire au cours de ce trimestre et au-delà », a ajouté M. Weston.

La société prévoit que sa mesure interne de l'inflation alimentaire augmentera encore un peu au quatrième trimestre.

Loblaw, Sobeys et Metro ont toutes prévenu, lors de leurs plus récentes téléconférences avec les analystes, que la hausse des prix des produits alimentaires était inévitable en raison des tarifs et des autres pressions sur les coûts auxquels leurs entreprises étaient confrontées.

Les prix plus élevés ainsi que l'augmentation du trafic ont permis à Loblaw d'augmenter les ventes de ses magasins ouverts depuis au moins un an - une mesure clé dans le commerce de détail - de son secteur alimentaire au cours du troisième trimestre clos le 6 octobre. Ces ventes comparables ont ainsi grimpé de 0,9 %, tandis qu'elles ont progressé de 2,5 % dans la division des pharmacies, qui comprend la bannière Shopper's Drug Mart (Pharmaprix au Québec).

Le programme de récompenses PC Optimum, né du regroupement de deux autres programmes de fidélisation en février dernier, compte désormais plus de 15 millions de membres.

Ce programme est une plateforme de plus en plus puissante, a fait valoir M. Weston. Loblaw se concentre sur l'offre de promotions personnalisées à ses membres.

Bénéfice net en baisse

Alors que les ventes des magasins comparables ont progressé, le bénéfice de la société pour le troisième trimestre a chuté par rapport à l'année dernière, ce qui était notamment attribuable à une charge non récurrente liée à une décision de la Cour canadienne de l'impôt.

Loblaw a affiché un bénéfice attribuable aux actionnaires ordinaires de 106 millions, soit 28 cents par action, pour le plus récent trimestre.

Les résultats comprenaient une charge de 367 millions liée à son ancienne filiale bancaire barbadienne, Glenhuron Bank. La Cour de l'impôt a statué, en se fondant sur une interprétation technique des lois applicables, que certains revenus touchés par Glenhuron devraient être imposés au Canada, a rappelé l'entreprise, qui fera appel de la décision.

Les résultats du plus récent trimestre se comparaient à un bénéfice de 883 millions, ou 2,24 $ par action, un an auparavant. Le trimestre de l'an dernier avait cependant profité d'un gain de 432 millions tiré de la vente des activités de stations-service de Loblaw.

Les revenus ont totalisé 14,45 milliards, en hausse par rapport à 14,19 milliards l'an dernier.

En excluant les éléments non récurrents, Loblaw a réalisé un bénéfice ajusté de 562 millions, ou 1,49 $ par action, par rapport à un bénéfice ajusté de 549 millions, ou 1,39 $ par action, un an plus tôt. Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice de 1,44 $ par action, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.

L'analyste Irene Nattel, de RBC Marchés des Capitaux, a estimé que ces résultats, légèrement meilleurs que prévu, témoignaient de la grande concentration portée par l'entreprise sur son efficacité opérationnelle et sa productivité.

Selon elle, les perspectives inchangées de la société pour 2018 comprennent des initiatives pour contrebalancer les pressions sur les coûts afin de générer un bénéfice net stable.