Avec un échéancier serré, les négociations reprendront entre la partie syndicale et Alcoa dans l'espoir de dénouer l'impasse à l'Aluminerie de Bécancour près de 10 mois après le déclenchement d'un lock-out.

Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, l'a confirmé, mercredi, tout en annonçant la mise sur pied d'un conseil de médiation qui supervisera jusqu'au 30 novembre le déroulement des pourparlers.

« Ce conflit a des répercussions majeures pour les travailleurs, l'employeur et les citoyens des régions du Centre-du-Québec et de la Mauricie et de l'ensemble de la province, mais j'ai la conviction que les actions que nous avons posées et la bonne volonté des parties leur permettront d'en arriver à une entente », a-t-il fait valoir, par voie de communiqué.

Préalablement, M. Boulet avait rencontré le Syndicat des Métallos, les dirigeants de l'aluminerie ainsi que la direction d'Alcoa, dont le siège social se trouve à Pittsburgh.

Mais faute d'une entente, ce conseil aura le mandat de préparer une hypothèse de règlement en vue de la déposer avant le 7 décembre, dans un mois.

Le président local des Métallos, Clément Masse, s'est montré prudent, au cours d'un entretien téléphonique, en exprimant le souhait que cette date butoir incite l'employeur à vouloir négocier de bonne foi et sérieusement.

« C'est certain qu'en ignorant ce qui va arriver si l'on ne s'entend pas, cela peut mettre de la pression sur les deux parties, a-t-il dit. Peut-être que cela va ramener Alcoa à la table avec une autre attitude. »

Le conflit chez ABI - qui prive 1030 travailleurs de leur gagne-pain - porte principalement sur le régime de retraite des travailleurs ainsi que sur l'ancienneté concernant les mouvements de main-d'oeuvre.

Au début du mois d'octobre, le médiateur spécial, l'ex-premier ministre péquiste Lucien Bouchard, avait annoncé la suspension des discussions en raison du fossé entre les deux parties. Les Métallos avaient accusé Alcoa de renier sa signature et de continuer à exiger des concessions supplémentaires.

Le conseil de médiation sera présidé par l'ex-premier ministre péquiste Lucien Bouchard, la sous-ministre adjointe aux relations du travail au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Mélanie Hillinger, et le conciliateur Jean Nolin.

L'Aluminerie de Bécancour est la propriété à 75 % d'Alcoa et à 25 % de Rio Tinto.

Selon les Métallos, le conflit de travail a privé Hydro-Québec, depuis le 11 janvier dernier, de plus de 176 millions en revenus. Le contrat d'ABI lui permet de ne pas consommer toute l'électricité qu'elle s'est engagée par contrat à consommer, en cas de force majeure. Or, un lock-out serait considéré comme un cas de force majeure, en vertu de ce contrat.