La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) estime que l'acquisition de l'entreprise de camionnage Groupe TransX, réalisée pour un montant non dévoilé, lui permettra d'étoffer son offre de service.

Annoncée mardi, cette transaction, qui doit être étudiée par le Bureau de la concurrence Canada et Transports Canada, prévoit que TransX conserve son siège social à Winnipeg, tout en continuant d'exercer ses activités de manière indépendante.

« Cette acquisition permet au CN d'approfondir son approche en matière de chaîne d'approvisionnement en solidifiant notre réseau et nos activités intermodales, plus particulièrement le secteur spécialisé en pleine croissance du transport réfrigéré », a estimé le président-directeur général du CN, Jean-Jacques Ruest.

Fondée en 1963, l'entreprise de camionnage compte 3000 employés en plus de posséder quelque 1500 camions, 4000 remorques et 1000 conteneurs intermodaux. Elle exploite également 12 terminaux en Amérique du Nord.

Si le prix de l'acquisition n'a pas été dévoilé, Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, estime que le CN a payé une fois les revenus générés par TransX, qui, selon la publication « Transport Topics », sont estimés à environ 415 millions.

Mardi après-midi, à la Bourse de Toronto, le titre de la compagnie ferroviaire prenait 3,54 $, ou 3,29 %, pour se négocier à 111,21 $.

Walter Spracklin, de RBC Marché des capitaux, voit la transaction d'un bon oeil, étant donné qu'elle permet entre autres au CN de rejoindre de nouveaux clients, d'étendre son empreinte géographique et d'offrir des options supplémentaires à ses services de transport ferroviaire.

« Nous croyons que cette transaction est complémentaire et qu'elle ne constitue pas (pour le CN) une percée dans l'industrie du camionnage, qui est excessivement concurrentielle », a écrit l'analyste dans une note envoyée à ses clients.

Pour sa part, le chef de l'exploitation du Groupe TransX, Mike Jones, a estimé que l'acquisition réalisée par le CN permettra de solidifier « l'avenir » de l'entreprise comme fournisseur de « premier plan » dans le secteur nord-américain des services intermodaux.

Le transport intermodal signifie qu'une charge utile est acheminée d'un point d'origine à un point de destination par l'entremise de deux ou plusieurs modes de transport, comme par camion et par train.

Au troisième trimestre terminé le 30 septembre, la plus importante société ferroviaire au pays avait enregistré le meilleur chiffre d'affaires trimestriel de ses 99 années d'histoire, ce qui l'a aidée à s'attaquer aux inquiétudes entourant sa capacité d'exploitation.

L'entreprise établie à Montréal a engrangé un bénéfice net de 1,13 milliard, ce qui représente une hausse de 18 % par rapport à la même période l'an dernier. Les revenus ont progressé de plus de 14 % à 3,69 milliards.

Le CN et son principal concurrent, le Canadien Pacifique, ont indiqué en septembre qu'ils s'attendaient à ce que les ajouts à leurs effectifs de locomotives, de wagons-trémie et de personnel leur permettraient d'éviter de revivre les problèmes de l'an dernier.

Les retards dans les livraisons de céréales, pendant l'hiver dernier, ont coûté des millions de dollars de revenus aux agriculteurs, ont déploré ces derniers.