Le groupe américain Mattel, fabricant de l'emblématique poupée Barbie, a renoué avec les bénéfices au troisième trimestre, grâce à ses meilleures ventes en Amérique du Nord depuis près de trois ans.

Le groupe a réussi à dégager un bénéfice net de 6,3 millions de dollars, contre une perte de 603,3 millions au troisième trimestre 2017, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.

Le bénéfice ajusté par action s'élève à 18 cents, soit 2 cents de moins que ce qu'espéraient les analystes financiers.  

Cette publication provoquait une flambée de près de 7 % de l'action dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse à Wall Street.

« C'est la première fois en huit trimestres que nous enregistrons une croissance », s'est réjoui Yvon Kreiz, à la tête de l'entreprise depuis fin avril.

Il a attribué cette surprise à une hausse des ventes de 4 % en Amérique du Nord (États-Unis, Canada et Mexique), tirée par les recettes générées par Barbie qui ont permis de compenser le manque à gagner causé par le dépôt de bilan du distributeur Toys « R » Us.

C'est « la plus forte hausse des ventes depuis le quatrième trimestre 2015 », a tenu à souligner Mattel, dans l'espoir de convaincre les investisseurs que les efforts du groupe pour renouer avec la croissance à terme sont en train de porter leurs fruits.  

Le chiffre d'affaires trimestriel a toutefois diminué de 7,9 % à 1,44 milliard de dollars, inférieur au 1,49 milliard escompté, plombé par une baisse de la demande pour ses jouets en Chine et en Europe.

De faibles ventes des jouets pour enfants Fisher-Price ont conduit à un plongeon de 18 % des ventes à l'international. En Chine, le groupe n'avait pas assez de stocks lors du trimestre dernier.

Mattel, qui mise sur des économies pour remonter la pente au moment où les jouets classiques perdent du terrain face aux jeux vidéo, électroniques et connectés, a indiqué jeudi explorer « activement » des alternatives stratégiques pour ses sites de production.

Fin juillet, il avait annoncé la suppression de 2200 emplois à travers le monde et la cession de ses usines au Mexique afin d'économiser 650 millions de dollars dans les deux prochaines années.

L'entreprise a par ailleurs décidé de se lancer dans la production de films en créant une unité spécifique, dont l'objectif est de « développer et de produire des films inspirés des marques emblématiques et mondialement connues de l'entreprise ».

Mattel espère ainsi doper ses revenus avec de bonnes recettes générées par des sorties en salle et des redevances.

Le groupe produit déjà des dessins animés, mais était pour l'instant resté à l'écart des salles obscures, alors que Hasbro (Transformers) et Lego (The Lego Movie), ses rivaux, ont réussi à produire des « blockbusters » hollywoodiens.