La société mère de Tim Hortons a constaté une croissance des ventes dans les succursales canadiennes de la chaîne de cafés, les dirigeants affirmant que leurs efforts pour se réconcilier avec les franchisés portaient leurs fruits, bien qu'il reste encore beaucoup à faire.

Restaurant Brands International est ravie des résultats canadiens, a affirmé le chef de la direction, Daniel Schwartz, lors d'un entretien avec La Presse canadienne.

Au Canada, les ventes des cafés Tim Hortons ouverts depuis au moins 13 mois ont augmenté de 0,9 % au cours du trimestre clos le 30 septembre, selon les résultats de la société pour le troisième trimestre. Ces ventes avaient grimpé de 0,6 % à la même période l'an dernier.

En outre, la croissance des ventes comparables au Canada est supérieure à celle de 0,6 % pour l'ensemble de la chaîne, en incluant les établissements à l'extérieur du Canada.

Des changements au niveau de la direction, notamment l'embauche en juillet de Duncan Fulton au poste de chef des services corporatifs, et les initiatives pour la marque « Gagnons ensemble », ont aidé, a observé M. Schwartz.

La décision d'offrir le menu du petit-déjeuner toute la journée, depuis la fin juillet, a aussi contribué à augmenter les ventes et la rentabilité, a-t-il souligné.

Les initiatives de l'entreprise comprennent également la rénovation de restaurants, ce qui représente un investissement de 700 millions. La société a effectué environ 100 rénovations à ce jour et prévoit en réaliser des centaines d'autres au quatrième trimestre.

« Ces résultats améliorés ne tiennent même pas compte de plusieurs des initiatives que nous n'avons pas encore lancées », a ajouté M. Schwartz. Tim Hortons présentera notamment un menu pour enfants dès le trimestre en cours, a-t-il précisé.

La société prévoit également de lancer un programme de fidélisation à l'échelle nationale au cours du premier semestre de 2019, a indiqué le président de Tim Hortons, Alex Macedo. Le programme est déjà en rodage dans deux villes et cet essai s'étendra à plusieurs autres.

Des kiosques libre-service, déjà présents à certains endroits dans la région du Grand Toronto, commenceront à être déployés plus largement au début de l'année prochaine, a-t-il poursuivi.

Le marché américain a été un peu moins vigoureux, a observé M. Schwartz, ajoutant que l'équipe de la marque se concentrait de manière disproportionnée sur le positionnement du Canada en raison de la taille de ses activités canadiennes et de « tout ce qui se passait au Canada ».

Relation avec la GWNFA

La chaîne a croisé le fer avec un groupe de franchisés mécontents qui ont formé la Great White North Franchisee Association (GWNFA) dans le but de remédier à ce qu'ils considèrent être de la mauvaise gestion de la part de l'entreprise. Le groupe a prétendu représenter plus de la moitié des franchisés canadiens Tim Hortons et a intenté plusieurs poursuites contre RBI, ses filiales et plusieurs de ses dirigeants. RBI a également lancé ses propres poursuites contre le groupe et certains de ses membres.

Ces derniers mois, deux membres éminents de GWNFA - son ancien président David Hughes et Mark Kuziora - ont quitté la société. Le groupe est resté plutôt silencieux depuis la fin du mois d'août, soit depuis qu'il a allégué que les cafetières que les franchisés sont tenus d'acheter et d'utiliser avaient tendance à briser et à blesser des employés. RBI et le fabricant des cafetières ont nié les allégations voulant qu'ils aient changé la façon dont ils fabriquent les appareils, ou l'endroit où ils s'approvisionnent.

Le nombre de membres de la GWNFA est « encore nettement supérieur à la moitié », a indiqué la porte-parole du groupe, Patti Jameson, dans un courriel, ajoutant qu'il avait un nouveau président.

Dans le passé, les dirigeants de RBI ont refusé de parler au groupe, mais ils ont ensuite admis qu'ils auraient pu mieux gérer les relations avec les franchisés et s'efforcer davantage de dialoguer avec les franchisés, notamment pour la préparation du programme « Gagnons ensemble ».

M. Macedo a indiqué que même si certains aspects pouvaient encore être améliorés dans la relation avec les franchisés, la confiance commençait à se renforcer. Il a ajouté que la décision de la société d'écouter davantage, ainsi que de donner et de recevoir des commentaires plus rapidement, l'avait aidée exécuter son plan.

Les ventes des deux autres chaînes de la société, Burger King et Popeyes Louisiana Kitchen, ont également augmenté au troisième trimestre, ce qui a grossi les bénéfices de RBI.

Le bénéfice attribuable aux actionnaires de la société d'Oakville, en Ontario, s'est élevé à 133,6 millions  US, soit 53 cents US par action, contre 91,4 millions  US, ou 37 cents US par action, un an plus tôt.

Les revenus ont totalisé 1,38 milliard US, en hausse par rapport à ceux de 1,21 milliard  US du même trimestre l'an dernier.

Les ventes des restaurants Burger King ouverts depuis au moins un an ont augmenté de 1,0 %, tandis que celles de Popeyes Louisiana Kitchen ont grimpé de 0,5 %.

Après ajustements pour exclure certains éléments non récurrents, RBI a réalisé un bénéfice par action de 63 cents US pour le trimestre, contre 58 cents US par action il y a un an. Les analystes visaient un bénéfice ajusté de 65 cents US, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.