Que ce soit en Montérégie ou dans la région de Chaudière-Appalaches, deux entreprises ont choisi de miser sur le 4.0 pour contrer leurs problèmes de recrutement. Les résultats sont meilleurs que prévu. Toutes deux ont vu leur productivité augmenter et l'une a doublé son chiffre d'affaires.

Les Bois de plancher PG, situés à Saint-Édouard-de-Lotbinière, peinent à pourvoir leurs postes de maintenance industrielle. Trouver des manoeuvres pour les quarts de travail de soir s'avère même plus laborieux que de chercher une aiguille dans une botte de foin.

« C'est l'enfer ! affirme le directeur des ressources humaines, Pierre-Denis Faucher. On est dans l'une des régions les plus touchées. Toutes les entreprises de la région recherchent des employés. Dès qu'un poste de jour s'ouvre ailleurs, les gens changent d'emploi. Sans compter que les jeunes qui viennent de finir leur DEP demandent des salaires beaucoup plus élevés qu'il y a trois ans. »

Les Bois de plancher PG ont pris le taureau par les cornes. L'entreprise a révisé ses politiques salariales, augmenté la prime de soir, bonifié les avantages sociaux, réduit les années d'ancienneté pour avoir droit à plus de vacances, donné des collations gratuites et offert des primes à l'interne et à l'externe pour la recommandation de candidat.

TABLETTES ET POKA À LA RESCOUSSE

Mais parmi toutes les mesures, l'une des plus efficaces est sans contredit l'utilisation de tablettes électroniques avec l'application sociale industrielle POKA, un genre de Facebook d'entreprise.

L'application permet à l'entreprise de faire de la formation par vidéo. Par exemple, un opérateur d'expérience a été filmé en train de montrer toutes les procédures reliées à son travail. Il y a aussi une banque de vidéos de dépannage. Quand un problème survient avec une machine ou la qualité d'un produit, une vidéo explique en détail comment le résoudre. Plus de 400 vidéos sont actuellement disponibles chez Les Bois de plancher PG.

« Vu qu'on est en pénurie, c'est encore plus important de garder les gens qu'on a. Un employé bien formé est performant, efficace et autonome plus rapidement. C'est aussi plus valorisant pour lui et il aime son travail davantage », explique Pierre-Denis Faucher.

« Ces outils de formation permettent également de créer de la polyvalence dans l'usine, poursuit monsieur Faucher. Un travailleur qui, au bout de 18-24 mois, pourrait avoir l'impression d'avoir fait le tour du jardin à son poste de travail, parce que les travaux de manoeuvre en usine sont perçus comme étant routiniers, peut aller plus facilement apprendre un autre poste. Quand un employé est absent pour maladie ou des vacances, le travailleur peut dire : "Je l'ai appris, ce poste-là, je peux aller le remplacer." »

Avec l'application, tous les opérateurs, les mécaniciens, les superviseurs et les chefs d'équipe peuvent aussi échanger en temps réel au sujet des problématiques vécues au poste de travail. Le directeur des ressources humaines affirme que l'application a contribué à augmenter la productivité, puisqu'elle a amélioré l'efficacité de la maintenance et des opérations, et, par conséquent, fait diminuer les arrêts de production.

L'entreprise Solaxis a fait face à une pénurie de main-d'oeuvre lorsqu'elle a voulu engager un nouvel ingénieur, une denrée rare actuellement, surtout en région. La petite PME de Bromont, qui fabrique des pièces, des prototypes et de l'outillage par impression 3D industrielle, a mis en place progressivement de 2014 à 2017 des logiciels de gestion de production automatisée.

AUTOMATISER LA GESTION

Solaxis utilise maintenant un CRM, un logiciel de gestion de la relation client, un ERP, un progiciel de gestion intégrée pour gérer la production, et une « voûte d'ingénierie » que François Guilbault, président de l'entreprise décrit comme une bibliothèque.

« Quand notre estimateur ingénieur nous a quittés, on a implanté nos logiciels, explique-t-il. L'automatisation a super bien fonctionné, en 2017, on a même doublé notre chiffre d'affaires et on n'a finalement pas eu à le remplacer. On a vu qu'avec la même équipe, on faisait beaucoup plus. »

La prochaine étape pour Solaxis sera l'automatisation sur le plancher de production. M. Guilbault veut limiter les risques d'erreur des tâches routinières et surtout profiter de la valeur ajoutée des employés avec des métiers spécialisés.

photo fournie par solaxis

François Guilbault, président de Solaxis

Trois entreprises qui recrutent

COMMISSION SCOLAIRE DES PATRIOTES   

La commission scolaire des Patriotes cherche désespérément des éducatrices ou des éducateurs en service de garde pour ses écoles de Varennes et de Sainte-Julie. Il s'agit de remplacement à temps partiel de 7 à 20 heures par semaine. L'horaire de travail est de 11 h 15 à 13 h 15 ainsi que de 15 h 30 à 17 h 30. Pour ce qui est du salaire, il se situe entre 19,41 $ et 23,76 $ l'heure. Un des critères essentiels pour le poste : aimer les enfants. Les candidats doivent envoyer leur CV au plus tard aujourd'hui à recrutement.soutien@csp.qc.ca.

ARCELORMITTAL   

Grande journée de recrutement chez ArcelorMittal demain. Le groupe sidérurgique mondial accueillera des candidats au 5900, rue Saint-Patrick, à Montréal, entre 9 h et 13 h. Une quarantaine de postes, principalement d'opérateurs et de cadres, sont à pourvoir à Montréal, à Contrecoeur et à Longueuil. « Notre entreprise multinationale offre plusieurs avantages, affirme Louis-Philippe Péloquin, directeur des communications. Il y a beaucoup de défis et de possibilités de progression, ainsi que des conditions concurrentielles. »

GARAGA     

Garaga conçoit des portes de garage pour les marchés résidentiel, commercial et industriel, qu'elle vend principalement au Canada et aux États-Unis. Située à Saint-Georges, en Beauce, l'entreprise cherche des employés parfaitement bilingues pour pourvoir des postes d'analyste financier, d'agent de crédit, de contrôleur corporatif, de cariste et de chef expéditeur. « Saint-Georges offre de multiples services pour les jeunes familles, sans les tracas des bouchons de circulation », fait valoir le directeur des ressources humaines, Marco Vachon.