La Banque Royale du Canada a donné le ton alors que les principales institutions financières témoignent de leur performance au troisième trimestre en annonçant une hausse de son dividende, de ses profits et revenus, notamment grâce à la hausse des taux d'intérêt et la croissance de son secteur des prêts hypothécaires.

La plus grande banque canadienne en ce qui a trait à la valeur boursière a affiché mercredi un profit net record de 3,1 milliards, ou 2,10 $ par action, pour la période de trois mois terminée le 31 juillet, en hausse de 11 % sur un an.

Cette performance, qui a dépassé les attentes des analystes, a notamment été stimulée par des résultats en progression dans les secteurs de la gestion de patrimoine, des marchés des capitaux ainsi que du côté des services bancaires aux particuliers et entreprises.

Au cours d'une conférence téléphonique avec les analystes, le président et chef de la direction de la RBC, Dave McKay, a estimé que la banque avait affiché un profit record dans un environnement économique «solide».

«Nous avons investi dans le but de stimuler de la croissance organique dans nos principaux secteurs et nous en récoltons les fruits», a-t-il dit.

L'institution financière torontoise a par ailleurs annoncé que son dividende trimestriel passera à 98 cents par action, ce qui représente une augmentation de quatre cents.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le bénéfice ajusté par action de la banque a été de 2,14 $, alors que la prévision des analystes sondés par Thomson Reuters tablaient était de 2,11 $ par action.

La Banque Royale était la première des six principales banques canadiennes à témoigner de sa performance au troisième trimestre. La Banque CIBC fera de même jeudi, tandis que les autres prêteurs dévoileront leurs résultats la semaine prochaine.

«La Royale a donné le coup d'envoi (...) en dépassant les attentes en plus d'annoncer une hausse du dividende deux fois plus élevée que ce qui était attendu», a commenté l'analyste John Aiken, de Barclays Marchés des capitaux, dans une note envoyée à ses clients.

Selon lui, la banque a géré efficacement ses coûts en plus d'afficher des résultats «impressionnants» au Canada ainsi qu'aux États-Unis dans le secteur de la gestion de patrimoine. M. Aiken a souligné la contribution de la firme californienne City National, acquise par la RBC en 2015.

À la fin du troisième trimestre, la taille du portefeuille de prêts résidentiels de la banque était de 279 milliards, comparativement à 268,7 milliards il y a un an. Cette progression a été réalisée en dépit du resserrement des règles hypothécaires depuis le 1er janvier.

En vertu de ce nouveau cadre réglementaire, même les acheteurs qui ne sont pas obligés de contracter une assurance hypothécaire puisqu'ils ont effectué une mise de fonds d'au moins 20 % doivent prouver qu'ils pourraient continuer à effectuer leurs versements advenant une hausse des taux d'intérêt.

Néanmoins, la RBC a affiché une croissance de 6 % des prêts hypothécaires alors que le taux de renouvellement a été d'environ 92 %, a indiqué le chef de la direction financière, Rod Bolger.

«Nous avons constaté une saine stabilisation du marché immobilier au Canada et notre portefeuille continue de croître», a-t-il dit.

De plus, même si une hausse des taux d'intérêt pourrait accroître la pression sur les ménages canadiens, les consommateurs s'ajustent, a estimé Neil McLaughlin, à la tête de la division des services aux particuliers et entreprises de la Royale.

À la Bourse de Toronto, le titre de la Royale a clôturé à 103,97 $, en hausse de 1,38 $, ou 1,35 %.