L'enseigne Walmart a enregistré la plus forte croissance de ses ventes en plus d'une décennie aux États-Unis au deuxième trimestre, une performance qui a provoqué une flambée de l'action à Wall Street.

Les achats de vêtements, et en l'occurrence ceux de saison - maillots de bain, shorts, vêtements légers - ont donné un coup de fouet aux ventes, a expliqué le numéro 1 mondial de la distribution, dont le chiffre d'affaires a augmenté de 3,8 % sur un an à 128,02 milliards de dollars lors du deuxième trimestre de son exercice fiscal 2019 clôturé le 31 juillet.

Les revenus du commerce en ligne, créneau sur lequel l'enseigne investit massivement pour combler l'écart avec Amazon.com, ont bondi de 40 % contre 33 % au premier trimestre.

Baromètre permettant de mesurer plus étroitement la santé de l'activité dans la distribution, les ventes à magasins comparables ont progressé aux États-Unis de 4,5 %, soit «la plus forte croissance en plus de dix ans», a souligné le numéro 1 mondial de la distribution dans un communiqué. Le cabinet d'informations financières Factset anticipait une hausse aux alentours de 2,3 %.

À Wall Street, le titre bondissait de 11,04 % vers 8 h 50 dans les échanges électroniques de préséance. Il avait perdu 8,6 % depuis janvier.

Objectifs annuels relevés

La robustesse des ventes est due à une hausse de la fréquentation dans les magasins physiques où le ticket moyen a augmenté de plus de 2 %, explique Walmart, qui s'attend à ce que cette dynamique se poursuive.

Le groupe tire profit aux États-Unis d'une multitude de facteurs incitant les ménages à dépenser : la croissance américaine est solide, il y a eu une baisse des impôts pour les particuliers, le marché du travail est en situation de quasi-plein emploi et des entreprises procèdent petit à petit à une revalorisation des salaires.

«Nous nous réjouissons de la façon dont nos clients réagissent à nos efforts pour faciliter et rendre plus pratique le magasinage dans nos magasins et nos plateformes électroniques», a déclaré le PDG Doug McMillon.

Pour attirer les clients américains, Walmart a redessiné son site internet, est en train de rénover et réaménager ses supermarchés qui proposent désormais plusieurs formules de livraison à domicile et où il est possible de collecter directement les achats effectués en ligne. À New York par exemple, Walmart propose un service, JetBlack, permettant de commander des articles par SMS et d'être livré le même jour.

S'il salue des résultats trimestriels «étincelants», Neil Saunders, analyste chez GlobalData, s'inquiète du poids sur les profits des investissements pour maintenir de bas prix, améliorer le service client, augmenter les salaires des employés et accroître la part de marché dans le commerce électronique.

«Ces pressions ne sont pas loin de disparaître», estime-t-il.

Le groupe de l'Arkansas est également en train de réorganiser ses activités à l'étranger pour contrer l'expansion d'Amazon.

Il est devenu début mai le premier actionnaire du distributeur en ligne indien Flipkart avec une participation de 77 % pour 16 milliards de dollars. Le marché indien du commerce en ligne est évalué à 30 milliards de dollars, selon le cabinet Euromonitor, mais il est appelé à croître de 27,8 % par an lors des cinq prochaines années.

Walmart va céder son enseigne Asda à Sainsbury en Grande-Bretagne, a vendu 80 % du capital de sa filiale brésilienne et chercherait un acquéreur pour ses supermarchés au Japon.

Cette vaste restructuration a pesé sur la rentabilité au deuxième trimestre puisque Walmart a accusé une perte trimestrielle de 861 millions de dollars causée par des charges de 4,5 milliards.

Le groupe est optimiste pour les prochains mois, ce qui l'a poussé à relever ses objectifs financiers pour l'ensemble de l'exercice fiscal 2019 devant se terminer le 31 janvier.

Le bénéfice ajusté par action, référence en Amérique du Nord, devrait être compris entre 4,90 et 5,05 dollars sur l'ensemble de l'exercice fiscal 2019 devant se terminer fin janvier, tandis que le chiffre d'affaires devrait augmenter de 2 %. Jusqu'à présent, le groupe tablait sur un bénéfice par action entre 4,75 et 5 dollars pour une croissance des revenus de 1,5 % à 2 %.

Les ventes à magasins comparables devraient augmenter aux États-Unis de 3 %, contre «au moins 2 %» précédemment.