Au terme d'une recherche à l'international qui s'est échelonnée sur plus de quatre mois, le conseil d'administration du Canadien National (CN) a finalement décidé qu'il valait mieux laisser Jean-Jacques Ruest aux commandes du transporteur.

La société ferroviaire a indiqué mardi avoir retiré l'étiquette intérimaire au titre de celui qui occupait le poste de président-directeur général depuis le 5 mars, à la suite du congédiement de l'ex-grand patron Luc Jobin.

«Jean-Jacques a rassemblé l'équipe pour affronter les défis immédiats sur le plan de l'exploitation et du service à la clientèle auxquels la compagnie faisait face depuis l'automne 2017», a souligné le président du conseil d'administration, Robert Pace.

Le CN s'était attiré les foudres de plusieurs de ses clients au cours des mois précédents, dont des producteurs céréaliers situés dans la région des Prairies, en raison de la détérioration de son service.

Âgé de 63 ans, M. Ruest, qui compte 22 années d'expérience au sein de la société, avait rapidement promis de corriger le tir en annonçant des investissements, des embauches ainsi que l'achat de nouveaux wagons et la location de locomotives.

«Cette annonce était anticipée et nous estimons qu'elle est favorable puisqu'elle est synonyme de continuité pour l'équipe de direction et de l'entreprise», a estimé Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, dans une note envoyée par courriel.

Citant la longue feuille de route de M. Ruest au sein de la compagnie, où il a été le vice-président exécutif pendant huit ans avant de remplacer M. Jobin, l'analyste a exprimé sa confiance à l'endroit des dirigeants en place.

Selon le vice-président exécutif aux services corporatifs du CN, Sean Finn, même après avoir rencontré «plusieurs» candidats potentiels, le conseil a conclu que, «dans le contexte actuel», M. Ruest était le mieux outillé.

En plus d'être bilingue, le dirigeant du CN demeure dans la région de Montréal, où se trouve le siège social de la plus importante société ferroviaire au pays.

Quant à la décision de mettre de l'avant un processus de recrutement international avant de confirmer M. Ruest dans ses fonctions, M. Finn a expliqué que cela relevait de la «bonne gouvernance» du conseil.

«Les administrateurs ont pris le temps de prendre du recul pour comparer les candidats disponibles, a-t-il dit, précisant qu'il s'exprimait au nom de M. Pace. Le rôle du conseil est de dénicher le meilleur candidat possible.»

Profits en hausse

Par ailleurs, le CN a dévoilé, après la fermeture des marchés, un bénéfice du deuxième trimestre en hausse de 27 pour cent par rapport à la même période l'an dernier.

Le transporteur a évoqué une «forte demande» et sa solide performance trimestrielle pour réviser à la hausse ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice en cours. Il prévoit dorénavant engranger un bénéfice ajusté par action d'entre 5,30 $ et 5,45 $, alors que ses prévisions précédentes visaient plutôt un profit d'entre 5,10 $ et 5,25 $.

Le CN a aussi augmenté de 100 millions $ son programme de dépenses en immobilisations pour le porter à 3,5 milliards $, un ajout qui sera consacré à l'acquisition de wagons neufs cette année.

Pour le trimestre clos le 30 juin, le bénéfice du CN a atteint 1,31 milliard $, comparativement à un profit de 1,03 milliard $ un an plus tôt. Après ajustements, le bénéfice par action a grimpé à 1,51 $, comparativement à 1,34 $ l'an dernier.

Les analystes s'attendaient à un bénéfice net de 1,02 milliard $ et à un bénéfice par action de 1,39 $, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.

Les revenus se sont chiffrés à 3,63 milliards $, alors qu'ils étaient de 3,22 milliards $ un an plus tôt, tandis que les analystes attendaient un chiffre d'affaires de 3,58 milliards $.

L'action du CN a clôturé mardi en baisse de 61 cents, à 112 $, à la Bourse de Toronto.