L'enseigne de restaurant-minute McDonald's a agréablement surpris Wall Street lundi, en annonçant une hausse de ses ventes et une augmentation de la fréquentation de ses restaurants au premier trimestre.

Le géant de la restauration rapide récolte les fruits de sa politique de menus à petits prix en dépit des craintes des franchisés qui redoutent qu'elle ne rogne leurs marges.

À Wall Street, le titre gagnait 4,34% à 165,17 dollars dans les premiers échanges, les investisseurs étant soulagés de constater en outre que cette stratégie, qui cannibalise les ventes des produits et menus onéreux, n'a pas entamé la rentabilité retrouvée de la chaîne créée en 1955 par Ray Kroc.

Le bénéfice net a progressé de 13,2% à 1,38 milliard de dollars lors des trois premiers mois de l'année, ce qui s'est traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 1,79 dollar contre 1,67 dollar attendu en moyenne par les analystes.

Si le chiffre d'affaires de la société a diminué de 9,5% à 5,14 milliards de dollars, principalement à cause de sa politique de passer en franchise un grand nombre de restaurants gérés en propre, il reste nettement supérieur aux 4,97 milliards anticipés.

Les ventes mondiales en restaurants comparables, ceux ouverts sans discontinuer lors des 13 derniers mois, ont augmenté de 5,5% contre une hausse de seulement 3,7% attendue par les marchés.

Ces ventes, qui donnent une idée de la santé de l'activité de McDonald's, ont progressé de 2,9% aux États-Unis, premiers contributeurs au chiffre d'affaires, contre 2,7% attendu. Les clients américains plébiscitent les offres de sodas à 1 dollar, de café à 2 dollars et de menus à 5 dollars et le retour d'offres économiques baptisées le «Dollar menu» pour 1, 2 et 3 dollars. Les concurrents comme Wendy's ont riposté avec des offres quasi similaires.

Du boeuf frais

«La robustesse des ventes souligne la solidité de McDonald's y compris aux États-Unis, dont la performance inquiétait», a commenté Sara Senatore, analyste chez AllianceBernstein (AB), tandis que Neil Saunders, chez GlobalData Retail, se dit «rassuré» par le fait que le nombre de clients et leurs dépenses moyennes ont augmenté.

McDonald's, qui avait vu la fréquentation de ses magasins diminuer de 500 millions de visiteurs depuis 2012, a affirmé lundi que le nombre de clients s'étant rendus dans ses restaurants a augmenté de 0,8% au premier trimestre.

«Davantage de clients reconnaissent que nous sommes en train de devenir un meilleur McDonald's, apprécient le goût de nos aliments, le service rapide et amical» et les prix proposés, s'est réjoui le PDG Steve Easterbrook, ajoutant que le plan de croissance présenté il y a un an est en train de produire ses fruits.

Les craintes de guerre commerciale entre Washington et Pekin n'ont pas en outre affecté la consommation des «Big Mac» en Chine, pays qui a tiré les ventes des marchés à forte croissance, ressorties en hausse de 4,7%.

En Europe, les consommateurs britanniques et allemands permettent au géant de la restaurant-minute de limiter la timidité de consommateurs français notamment.

S'il estime que McDonald's est en «bonne position» pour faire face à de futures pressions sur ses marges, telle la hausse du coût de la main-d'oeuvre, Neil Saunders fait valoir que le groupe doit continuer à innover.

«C'est essentiel dans l'environnement actuel très concurrentiel de la restauration rapide», argumente M. Saunders.

Une des pistes serait d'accélérer l'offre de livraison, lancée récemment en partenariat avec Uber dans le cadre d'uberEATS, prisée par les Millennials (17-35 ans).

L'autre voie est la commercialisation aux États-Unis, à partir du mois de mai, de hamburgers avec de la viande de boeuf fraîche après des tests, avancent les experts de Cowen.

Depuis l'arrivée aux commandes en 2015 de Steve Easterbrook, McDonald's a effectué un virage à 180 degrés vers les aliments de meilleure qualité. Le groupe ne sert plus par exemple, depuis 2016, de poulet élevé aux antibiotiques aux États-Unis.