Le groupe de défense américain Lockheed Martin, qui fabrique l'avion de combat F-35, a relevé mardi ses prévisions annuelles après avoir dépassé les attentes au premier trimestre.

Le bénéfice net a bondi de 46,6% à 1,2 milliard de dollars lors des trois premiers mois de l'année, ce qui s'est traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 4,02 dollars contre 3,42 dollars attendus en moyenne par les analystes financiers.

Le chiffre d'affaires a pour sa part progressé de 3,8% à 11,64 milliards de dollars, contre 11,28 milliards attendus.

Les revenus de la division aéronautique, qui représente 37,8% du chiffre d'affaires, ont augmenté de 6,7% à 4,4 milliards de dollars. Elle fabrique le F-35, un des programmes militaires les plus chers de l'histoire, avec un coût estimé au total à près de 400 milliards de dollars pour le Pentagone.

Les ventes de la branche fabriquant les missiles ont augmenté de 8,3% à 1,7 milliard de dollars, tandis que la division des systèmes nécessaires dans les missions militaires a vu ses recettes progresser de 3,1% à 3,2 milliards.

La branche «espace» accuse à l'inverse une baisse de ses ventes de 3,3% à 2,3 milliards de dollars.

Dispute commerciale

Toujours encouragé par une hausse des dépenses de défense par l'administration Trump, Lockheed Martin a relevé ses prévisions annuelles.

Gros fournisseur du ministère américain de la Défense, le groupe table sur des ventes annuelles comprises entre 50,35 à 51,85 milliards de dollars contre 50 à 51,5 milliards de dollars auparavant. Le bénéfice par action ajusté sera lui compris entre 15,80 et 16,10 dollars contre de 15,20 et 15,50 dollars précédemment. Les marchés anticipent, eux, des revenus aux alentours de 51,1 milliards et un bénéfice par action de 15,56 dollars.

Le relèvement des objectifs intervient quelques jours après que le Pentagone a indiqué qu'il allait arrêter de prendre livraison des F-35, en raison d'une dispute contractuelle sur qui du ministère ou de Lockheed Martin allait payer la facture à la suite d'une erreur de production.

Le Pentagone est l'un des principaux clients de la société et un des gros acheteurs du F-35.

À Wall Street, le titre perdait 2,82% à 348,47 dollars vers 10h25, après avoir gagné plus de 1% dans les échanges électroniques de pré-séance.

Dans l'ensemble, l'optimisme devrait inciter les investisseurs à porter un regard positif sur les groupes de défense, qui devraient profiter de la recrudescence actuelle des risques géopolitiques au Moyen-Orient et en Russie.

À ceci s'ajoute une hausse attendue des dépenses militaires aux États-Unis: selon les experts, le Pentagone envisage de consacrer près de 400 milliards de dollars en développement et en achats d'équipements militaires, dont des avions de combat, dans les 15 prochaines années.