Le fabricant américain de produits ménagers et d'hygiène Procter and Gamble (P&G) a annoncé jeudi des résultats trimestriels contrastés en raison d'un environnement toujours difficile pour les rasoirs, secteur bousculé par des start-up qui cassent les prix.

La publication des résultats intervient quelques heures après l'officialisation par le groupe de Cincinnati du rachat de la division de médicaments sans ordonnance du groupe allemand Merck KGaA pour 3,4 milliards d'euros.

Cette opération, qui va lui permettre de récupérer un portefeuille de compléments alimentaires, est censée donner un coup de fouet à P&G, en quête de relais de croissance.

Lors des trois mois achevés fin mars et correspondant à son troisième trimestre, l'entreprise américaine a enregistré un bénéfice net de 2,51 milliards, en baisse de 0,43% sur un an.

Ce résultat s'est traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 0,97 $ contre 1 $ attendu en moyenne par les analystes financiers.

Le chiffre d'affaires a pour sa part augmenté de 4,33% à 16,28 milliards, contre 16,23 $ attendus en moyenne.

Les ventes des produits de beauté ont augmenté de 10%, celles de produits d'entretien et de santé de 5%, alors que les revenus des rasoirs n'ont progressé que 2% et les recettes des  produits pour femmes et pour bébés ont stagné. L'an dernier P&G a baissé les prix des rasoirs Gillette dans l'espoir de contrer la montée en puissance de Dollar Shave Club (Unilever) particulièrement prisée des milléniaux (17-35 ans).

«Nous transformer»

Outre Gillette, P&G commercialise notamment les lessives Ariel et Tide, les dentifrices Crest, les serviettes hygiéniques Always, les couches Pampers, les shampoings Head&Shoulders et Pantene, les produits de maquillage Olay et les produits contre la toux Vicks.

À Wall Street, le titre perdait 2,46% à 76,27 $ vers 9h10 dans les échanges électroniques de pré-séance.

Le groupe a maintenu ses prévisions d'une progression de 2% à 3% de la croissance organique de ses ventes lors de son exercice annuel, mais s'attend à ce qu'il soit dans «le bas de la fourchette».

Il a marginalement relevé son objectif de progression du bénéfice par action ajusté d'une fourchette de 5-8% à 6-8% par rapport à celui de 3,92 $ enregistré sur l'exercice 2017.

Procter & Gamble, qui a perdu en 2017 une bataille ultra médiatisée avec l'investisseur activiste américain Nelson Peltz, a reconnu jeudi que ses activités majeures faisaient face à une rude concurrence sur des marchés «difficiles», des start-up étant en train de bouleverser le secteur.

En réponse, le PDG David Taylor a promis jeudi que le groupe allait devenir un acteur de ces changements: «Nous allons nous transformer à un rythme très rapide» a-t-il déclaré.

M. Peltz, à la tête de son fonds d'investissement Trian, pousse depuis des mois la direction de P&G à tailler davantage dans les coûts et à procéder à une recomposition des activités pour relancer ses ventes.