Contrairement à l'an dernier, les deux principales agences de conseil aux actionnaires se sont montrées moins critiques à l'égard des conditions de rémunération des principaux dirigeants de Bombardier.

Glass Lewis et Institutional Shareholder Services (ISS) recommandent notamment de voter en faveur des 13 candidats qui souhaitent se faire élire au conseil d'administration ainsi que de l'approche de l'avionneur en matière de rémunération.

Les deux firmes ont récemment formulé leurs recommandations en vue de l'assemblée annuelle de Bombardier, qui est prévue le 3 mai, à Montréal.

Dans la foulée du tollé provoqué dans l'opinion publique l'an dernier par la flambée des salaires chez l'avionneur, Glass Lewis avait été jusqu'à recommander de voter contre la politique de l'entreprise en matière de rémunération.

ISS n'avait pas été aussi loin, mais avait soulevé de nombreux bémols.

«Même si le niveau de préoccupation du modèle était élevé, il a été abaissé à moyen en raison du plan de transformation de l'entreprise, d'améliorations au chapitre de la performance financière et opérationnelle et d'une plus grande divulgation entourant les indicateurs de performance liés aux (primes) incitatives», fait valoir ISS dans son rapport cette année.

De son côté, Glass Lewis fait notamment valoir que les paramètres de rémunération liés à la performance des dirigeants de Bombardier avaient été «harmonisés adéquatement». La firme indique n'avoir relevé aucune irrégularité qui devrait susciter des craintes chez les actionnaires.

Néanmoins, l'agence relève certains éléments qui lui plaisent moins, comme un chevauchement des cibles à atteindre à la fois pour les incitatifs à court et long terme.

«Nous croyons que les meilleures pratiques de rémunération tiennent compte d'un éventail d'indicateurs de performance, ce qui permet de mieux évaluer la performance de l'entreprise ainsi que sa santé financière», indique Glass Lewis, qui appartient au Régime de retraite des enseignants de l'Ontario et à l'Alberta Investment Management Corporation.

En 2017, les cinq plus hauts dirigeants du constructeur d'avions et de trains ont obtenu une rémunération globale de 30,8 millions US, en progression de 12,3 % par rapport à l'exercice financier précédent. Si l'on tient compte des conditions du président du conseil d'administration Pierre Beaudoin, la paye totale des patrons de la multinationale québécoise a progressé de 7 %, à 33,4 millions.

Le président et chef de la direction, Alain Bellemare, a vu sa paye totale atteindre 10,63 millions US, ce qui constitue une hausse de 12 %. Sa prime annuelle a bondi de 33,6 %, à 3,15 millions US.

La plus récente année financière a été le dernier tour de piste de Laurent Beaudoin, architecte du constructeur d'avions et de trains, qui, après avoir été administrateur pendant 43 ans, quittera le conseil d'administration. Celui-ci quittera le conseil le 3 mai, 10 jours avant de souffler ses 80 bougies.