Domtar veut construire autour de son usine de Windsor, au Québec, un parc spécialisé dans la transformation de la biomasse en biomatériaux, comme la cellulose nanocristalline, qui sont considérés comme l'avenir de l'industrie forestière.

« Je pense qu'il y a une opportunité de créer quelque chose autour des biomatériaux avec CelluForce, la coentreprise dont nous faisons partie et qui est à Windsor », a indiqué le grand patron de Domtar, John Williams, après un discours devant les membres du Cercle canadien de Montréal.

Il s'agit de réunir cette expertise dans un même lieu et Windsor semble être le meilleur endroit pour le faire, a-t-il précisé. Le projet en est encore au stade préliminaire et John Williams n'a pas voulu préciser le montant de l'investissement envisagé.

Domtar continuera d'investir au Canada, assure le PDG. Selon certains banquiers canadiens, le contexte commercial difficile et la baisse d'impôt aux États-Unis commencent à engendrer un exode des capitaux vers les États-Unis.

« Ce n'est pas le cas dans notre industrie », estime John Williams. Domtar a de très bons actifs au Canada et a l'intention de continuer à y investir pour préserver leur compétitivité, a-t-il ajouté.

L'entreprise fait 75 % de ses dépenses en recherche et développement au Canada même si seulement 25 % de ses actifs sont au pays, a-t-il souligné.

Le siège social de Domtar est à Montréal, mais l'entreprise est dirigée de Fort Mill, en Caroline du Sud, où travaille son PDG.

VENTE DU JARDIN DOMTAR

Ce n'est pas pour l'argent que Domtar a vendu le parc aménagé devant ses bureaux montréalais à un promoteur qui veut y construire un hôtel et des condos, a soutenu son PDG. Le terrain est situé à l'angle de la rue De Bleury et du boulevard De Maisonneuve Ouest, près de la Place des Arts.

Selon lui, la Société de transport de Montréal avait contacté Domtar et voulait tout changer sur ce terrain, de toute façon. « Nous nous sommes dit : "Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on peut faire qui pourrait être plus utile ?" Et c'est là qu'un développeur est arrivé avec un projet d'hôtel et de condominiums. »

« Nous ne nous sommes pas levés un matin en nous disant : "Construisons un immeuble." »

Un des rares espaces verts de ce secteur du centre-ville, le parc Domtar, avait été offert par l'entreprise en 2000 en guise de reconnaissance envers le Québec qui a soutenu sa croissance. En 2012, M. Williams avait souligné le 10e anniversaire de ce legs. « La forêt et la fibre sont au coeur de nos activités et le Jardin Domtar est l'expression de notre identité corporative », avait-il déclaré.

Hier, John Williams a dit qu'il aimait ce terrain, mais qu'il était prêt à vivre avec les conséquences de sa décision de le vendre. La transaction a rapporté 14 millions à Domtar.

COMPÉTITION FÉROCE

Domtar a entrepris en 2011 de se diversifier dans le secteur des soins personnels pour contrer le déclin de ses activités traditionnelles de fabrication de pâtes et papiers.

Le virage s'avère plus difficile que prévu, reconnaît son PDG. « C'est un environnement plus agressif que ce à quoi nous nous attendions », a-t-il dit.

Après quelques acquisitions importantes (Attends et Indas), Domtar a dû comptabiliser une charge de 578 millions US à la fin de son dernier exercice financier dans son secteur des produits d'incontinence.

L'entreprise croit toujours au fort potentiel de ses nouvelles activités, mais elle ne prévoit pas d'autres acquisitions avant d'avoir amélioré sa performance, a indiqué hier John Williams.

Le titre de Domtar a fini la journée à 57,47 $ hier à la Bourse de Toronto, en hausse de 84 cents. Depuis un an, l'action a varié entre 46,97 $ et 64,81 $.