Les baisses d'impôts aux États-Unis ont pesé sur les résultats du premier trimestre de la Banque Royale, mais le prêteur a aussi vu les premiers fruits de cette réforme fiscale, qui devrait avoir un impact positif à long terme sur ses activités américaines, a-t-il estimé.

La banque torontoise a livré de meilleurs profits que prévu pour le trimestre clos le 31 janvier, et elle a augmenté son dividende trimestriel de 3 cents à 94 cents par action ordinaire.

«La Royale a eu un solide début d'exercice, avec une robuste activité de la part de nos clients dans toutes nos activités (...) pendant que nous absorbions une dépréciation liée à la réforme fiscale américaine», a affirmé vendredi  le chef de la direction, Dave McKay, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

«Dans l'ensemble, nous croyons que la réforme fiscale sera positive pour l'économie américaine dans son ensemble et pour nos activités.»

La banque a affiché un bénéfice net de 3 milliards, relativement inchangé par rapport à celui réalisé à la même période un an plus tôt. Son profit était en outre supérieur aux prévisions des analystes.

Après ajustements, le plus grand prêteur canadien au chapitre de la valeur boursière a engrangé un bénéfice de 2,05 $ par action, surpassant celui de 1,99 $ par action attendu par les analystes, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

En excluant la dépréciation de 178 millions - essentiellement liée à un ajustement d'actifs d'impôts futurs émanant des changements fiscaux aux États-Unis, qui font passer le taux d'imposition des entreprises de 35 % à 21 % -, la banque a réalisé un bénéfice de 3,2 milliards.

Les actifs d'impôts futurs surviennent lorsqu'une entreprise a payé des impôts en avance, qui sont détenus dans ses comptes. Lorsque les taux d'imposition diminuent, la valeur de ces actifs recule elle aussi et les banques doivent inscrire une charge d'ajustement hors trésorerie. Plusieurs des prêteurs canadiens avec une exposition au marché américain ont indiqué s'attendre à enregistrer une dépréciation au premier trimestre pour réduire la valeur des actifs d'impôts futurs, mais ils s'attendent à profiter, à long terme, d'un soutien considérable grâce à la baisse d'impôts.

Le directeur financier de la Royale, Rod Bolger, a indiqué vendredi que le prêteur s'attendait à ce que la réforme fiscale se traduise par un bénéfice annuel d'environ 250 millions pour la banque.

La division de la gestion de patrimoine a vu son bénéfice net grimper de 39 % à 597 millions, alors qu'il avait été de 167 millions un an plus tôt. Celle des marchés de capitaux a affiché un profit en hausse de 13 % à 748 millions.

Les activités canadiennes de services aux particuliers et aux entreprises ont vu leur bénéfice net reculer à 1,52 milliard, un chiffre en baisse 4 % par rapport à la même période de l'exercice précédent. Les chiffres de l'année précédente comprenaient cependant un gain non récurrent de 212 millions $ lié à la vente des activités américaines de Moneris.

Le portefeuille d'hypothèques résidentielles canadiennes de la Banque Royale valait 258 milliards au plus récent trimestre, un chiffre en hausse de 5,7 % par rapport à celui de 244 milliards de la même période un an plus tôt.

Les portefeuilles hypothécaires des banques sont surveillés de près en raison de l'impact attendu de la mise en place de nouvelles règles dans ce secteur depuis le 1er janvier. Celles-ci exigent des acheteurs d'habitations qui font une mise de fonds d'au moins 20 % qu'ils se soumettent à une simulation de crise pour prouver qu'ils pourraient continuer à faire leurs paiements même si les taux d'intérêt devaient grimper.

Les provisions pour pertes sur mauvaises créances ont progressé de 13 % au plus récent trimestre pour atteindre 334 millions, comparativement à 294 millions un an plus tôt.