Les Compagnies Loblaw ont affiché un bénéfice en baisse pour leur quatrième trimestre, et se sont dites prêtes pour une nouvelle année difficile dans l'industrie de l'épicerie, qui se prépare à une hausse des coûts de main-d'oeuvre et à l'impact de la réforme des médicaments.

Les plus récents résultats du détaillant, qui comprend les supermarchés Loblaws et Provigo ainsi que les pharmacies Shoppers Drug Mart et Pharmaprix, ont été touchés par coûts liés à l'annonce de son programme de fidélisation PC Optimum et aux conséquences de son aveu de participation à un stratagème de fixation des prix du pain, qui a touché l'ensemble de l'industrie.

Le bénéfice attribuable aux actionnaires de l'entreprise a totalisé 19 millions pour le trimestre clos le 30 décembre, en baisse importante par rapport à celui de 201 millions réalisé lors de la même période un an plus tôt.

En décembre, Loblaw et sa société mère, George Weston, ont admis avoir participé à ce qu'ils ont décrit comme un stratagème de fixation des prix du pain à la grandeur de l'industrie, pendant au moins 14 ans. Quelques jours plus tard, Loblaw a offert à ses clients une carte-cadeau de 25 $ en geste de bonne foi.

Loblaw a inscrit une charge de 107 millions à ses comptes du quatrième trimestre à cause du programme de cartes-cadeaux. Elle a indiqué s'attendre à ce que le programme réduise éventuellement le montant qu'elle pourrait devoir verser en responsabilité civile. Elle avait précédemment estimé que ce programme lui coûterait entre 75 millions et 150 millions, et qu'entre trois millions et six millions de consommateurs s'inscrivent pour recevoir une carte-cadeau.

La société a aussi enregistré une charge de 189 millions liée au regroupement de ses programmes de fidélisation Shoppers Optimum et PC Plus, cette année, sous la marque PC Optimum. Ces coûts étaient associés à un taux d'échange plus élevé que prévu des points. Une autre charge de 22 millions était pour sa part reliée à la dépréciation de certains actifs de technologie d'information qui soutiennent les programmes de fidélisation existants.

«Alors que nous entrons en 2018, nous faisons face à d'importants vents contraires», a affirmé le directeur financier de Loblaw, Darren Myers, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

La compagnie s'attend en outre à voir ses coûts de main-d'oeuvre grimper de 190 millions en raison des augmentations de salaires minimums. La réforme des soins de santé devrait, pour sa part, avoir un impact négatif de 250 millions sur le bénéfice d'exploitation de 2018, a précisé M. Myers.

Réforme des médicaments génériques

En janvier, l'Association canadienne du médicament générique et l'Alliance pancanadienne pharmaceutique, qui regroupe les régimes d'assurance médicaments participants des provinces, des territoires et du gouvernement fédéral, se sont entendus pour réduire de jusqu'à 90 % le prix de près de 70 des médicaments génériques les plus fréquemment prescrits au Canada, par rapport au prix de leur équivalent de marque.

À ce moment, l'action de Loblaw a perdu des plumes et certains analystes ont réduit leur cours cible. Loblaw a pour sa part refusé de commenter l'entente.

Le chef de la direction de Loblaw, Galen Weston, a estimé que les obstacles attendus en 2018 étaient nombreux pour une seule année. L'impact moyen de la réforme des soins de santé sur les résultats de Loblaw a été d'environ 70 millions à 80 millions au cours des trois dernières années.

«Disons que nous avions bon espoir que cela pourrait être un peu moindre, mais que nous ne sommes pas étonnés de ce que ça a fini par être», a-t-il affirmé.

L'entreprise a eu recours à plusieurs mesures pour mitiger ces pressions, a souligné M. Myers.

En novembre, Loblaw a annoncé qu'elle fermerait 22 magasins. Le même mois, elle a ajouté des nouveaux frais de manutention à la facture de ses plus grands fournisseurs.

En outre, l'entreprise a présenté des initiatives pour améliorer ses processus, réduire ses coûts et alimenter la valeur pour les consommateurs.

Sur une base ajustée, Loblaw a affiché un bénéfice de 441 millions, soit 1,13 $ par action, en hausse par rapport à celui de 393 millions, ou 97 cents par action, du quatrième trimestre de 2016.

Les analystes s'attendaient à un bénéfice ajusté de 1,11 $ par action, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Les revenus trimestriels ont reculé à 11,03 milliards, alors qu'ils avaient été de 11,13 milliards un an plus tôt.

Les ventes d'aliments dans les magasins ouverts depuis au moins un an ont grimpé de 0,5 %, en excluant les activités des stations-service, tandis que les ventes des pharmacies ouvertes depuis au moins un an ont gagné 3,6 %.

L'action de Loblaw a perdu jeudi 1,15 $ à la Bourse de Toronto, où elle a clôturé à 64,16 $.