General Electric (GE) a clôturé mercredi une année 2017 tumultueuse par une lourde perte due à de grosses charges et des difficultés continues dans sa division Énergie comprenant le fleuron français Alstom mais le conglomérat industriel américain s'est montré quelque peu optimiste pour 2018.

Le co-fabricant du moteur d'avion de nouvelle génération Leap a surpris les marchés en affirmant avoir fait des «progrès» dans sa transformation et observé une «amélioration» de sa trésorerie.

«Le (niveau de la) trésorerie était au-dessus de nos attentes (...) elle est en train de s'améliorer», a notamment déclaré le PDG John Flannery.

Ces déclarations sont de nature à apaiser les craintes sur la rémunération prochaine des actionnaires, après que GE eut divisé par deux son dividende en novembre, une première depuis la crise financière.

Joignant les actes aux paroles, GE dit tabler sur un bénéfice par action ajusté, qui fait référence en Amérique du Nord pour ce qui est de la rentabilité, compris entre 1 et 1,07 dollar en 2018. Les analystes financiers anticipent, eux, 1 dollar.

Cet optimisme s'explique par une solide demande pour ses technologies et équipements destinés aux industries pétrolière et médicale.

M. Flannery a également assuré mercredi que les mesures prises récemment -- 12 000 suppressions d'emplois et une réduction stricte des dépenses opérationnelles -- montraient de «premiers progrès».

GE a réussi à économiser 1,7 milliard de dollars en 2017 et vise 2 milliards d'économies pour 2018, ce qui lui permettrait de dépasser son objectif de 3,5 milliards de dollars d'économies arrêté il y a quelques mois pour absorber les dommages causés par GE Power, qui n'a pas anticipé la chute des prix de l'électricité de gros et l'effondrement des commandes de turbines.

À Wall Street, le titre progressait de 1,95% à 17,21 dollars vers 7h45 dans les échanges électroniques de pré-séance. Il est le maillon faible de l'indice boursier Dow Jones, regroupant les trente valeurs vedettes de la place new-yorkaise, depuis plus d'un an.

Scission?

L'entreprise fondée il y a 125 ans a envoyé une onde de choc la semaine dernière à Wall Street en disant réfléchir à une possible scission pour donner leur indépendance à des activités traversant une mauvaise passe.

En attendant, GE a terminé l'année 2017 dans le rouge.

La perte nette est de 9,83 milliards de dollars au quatrième trimestre 2017 et de 6,2 milliards sur l'ensemble de l'année. L'entreprise avait dégagé un bénéfice net de 3,5 milliards au quatrième trimestre 2016 et de 8,2 milliards pour l'ensemble de l'exercice.

La société, inventrice de l'ampoule électrique et de la lampe à fluorescence, a inscrit dans ses comptes trimestriel et annuel une charge de 6,2 milliards de dollars liée à ses activités dans l'assurance, une provision de 1,1 milliard pour des dépréciations d'actifs dans sa division pétrole et gaz et une charge de 3,5 milliards due à la nouvelle législation fiscale aux États-Unis dont des mesures incitent les grandes entreprises à rapatrier les bénéfices accumulés hors des frontières américaines.

Même en excluant ces charges, la performance de GE est en deçà des attentes des marchés financiers. Le bénéfice par action ajusté est par exemple ressorti au quatrième trimestre à 27 cents contre 29 cents anticipés par les analystes.

Plombé par les branches énergie, transport et électricité, le chiffre d'affaires a reculé, de 5,1% à 31,40 milliards de dollars sur le trimestre sous revue et de 1,3% à 122,09 milliards sur l'année.

GE Power, première division du groupe et représentant 29,5% du chiffre d'affaires total en 2017, reste affecté par le ralentissement des marchés de l'énergie traditionnelle, notamment le gaz et le charbon qui va se poursuivre, selon le groupe.

Son bénéfice opérationnel a chuté de 45% à 2,8 milliards de dollars l'an dernier et ses revenus ont diminué de 13% à 36,97 milliards.

En cause, une baisse des volumes à la fois pour les produits et pour les services, en raison de surcapacités, d'un faible taux d'utilisation, d'une augmentation du nombre de fermetures de centrales thermiques et du développement des énergies renouvelables notamment.