La banque d'affaires américaine Morgan Stanley a annoncé jeudi un plongeon de 66 % de son bénéfice net au quatrième trimestre, en raison de la réforme fiscale adoptée récemment aux États-Unis, mais les petits épargnants lui ont permis de limiter la casse.

Le bénéfice net du quatrième trimestre est ainsi ressorti à 516 millions de dollars, contre 1,51 milliard à la même période en 2016.

L'établissement dont le siège est à Times Square a inscrit une provision de 1,2 milliard dans ses comptes des trois derniers mois, conséquence des modifications dans la comptabilité des entreprises imposées par la nouvelle législation fiscale américaine.

En l'espèce, cette charge est liée à la comptabilisation immédiate d'impôts qui avaient déjà été payés et dont une partie devait être remboursée ultérieurement (deferred tax assets - DTA) et qui en conséquence disparaît des comptes.

Hors charge, le bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, est ressorti à 84 cents, bien mieux que les 77 cents escomptés en moyenne par les marchés financiers.

Sur l'année, Morgan Stanley a réussi à accroître son bénéfice net malgré la charge: celui-ci s'élève à 5,63 milliards de dollars, en hausse de 2,2 %.

Ce résultat s'est traduit par un bénéfice par action ajusté de 3,60 dollars contre 3,55 dollars anticipés.

Sur le plan de l'activité, le chiffre d'affaires a augmenté en dépit de la morosité observée toute l'année pour les activités spéculatives, plombées par une très faible volatilité et la prudence des investisseurs institutionnels.

Il est en hausse de 9,6 % à 37,94 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année 2017 et de 5,3 % à 9,5 milliards sur le quatrième trimestre. Les analystes tablaient respectivement sur 37,62 milliards de dollars et 9,19 milliards.

À Wall Street, le titre gagnait 1,48 % à 56,16 dollars vers 7h30 dans les échanges électroniques de préséance.

Contrairement à sa rivale Goldman Sachs, Morgan Stanley mise beaucoup sur la gestion de fortune et est par conséquent devenue un courtier travaillant non seulement pour les entreprises, mais aussi pour les petits épargnants.

Cette ouverture aux petits épargnants américains semble lui réussir, en raison des records des marchés financiers qui dopent la valeur des portefeuilles et indirectement augmentent les commissions perçus par ses courtiers.

Les revenus de la gestion de fortune ont ainsi bondi de 10,45 % à 4,41 milliards au quatrième trimestre, alors que ceux de la branche regroupant les courtiers et les banquiers chargés de conseils aux entreprises a vu ses recettes reculer de 2 % à 4,52 milliards.

Les revenus dégagés par le courtage des obligations, taux, devises et matières premières (FICC, revenus fixes), vache à lait des grandes banques avant la crise de 2008, ont chuté de 46 % lors des trois derniers.