Power Corporation tente de rassembler 500 millions de dollars par l'entremise d'une filiale pour effectuer des prêts visant à aider, notamment, des entreprises familiales à poursuivre leur croissance.

Par l'entremise d'un fonds de sa plateforme d'investissement Sagard, Power Corporation, propriétaire de La Presse, a déjà amassé un peu plus de la moitié de la somme recherchée, dont 150 millions auprès d'investisseurs externes tels HOOPP (Healthcare of Ontario Pension Plan), BRK Capital (société de gestion de la famille de Glenn Chamandy), la Société financière Walter (firme montréalaise privée d'investissement) et une caisse de retraite canadienne non identifiée.

« C'est une stratégie très similaire à celle de boîtes comme Onex ou Brookfield, car lorsqu'elles lancent des fonds, elles essaient toujours d'avoir entre 10 et 25 % du capital à même leurs fonds propres. Ce type de stratégie assure que les gens qui gèrent le fonds sont extrêmement bien alignés avec les investisseurs externes qui injectent des sommes dans le fonds », dit le président exécutif de Sagard Holdings et premier vice-président de Power Corporation, Paul Desmarais III, en entrevue téléphonique.

« On espère terminer l'année avec 500 millions à investir dans des entrepreneurs et bâtisseurs de PME au Canada et aux États-Unis. On regarde plusieurs transactions au Québec en ce moment. Je serais très heureux si on pouvait faire un partenariat avec un entrepreneur québécois. »

Sagard Credit Partners a effectué l'année dernière son seul et unique investissement jusqu'ici en fournissant une facilité de crédit garantie de premier rang de 42 millions US à Founders Advantage, une entreprise de Calgary cotée à la Bourse de croissance de Toronto.

La direction de Sagard Credit Partners aurait étudié jusqu'à 250 dossiers depuis un an, et plusieurs ententes de financement seraient sur le point de se concrétiser. « Accorder des prêts est un exercice de sélection », dit Paul Desmarais III.

La deuxième transaction du fonds devrait se boucler avant la fin du mois avec une entreprise américaine du secteur de la santé appartenant à une famille depuis une trentaine d'années, souligne Paul Desmarais III. Un troisième prêt pourrait suivre dès février.

« Aujourd'hui, il y a deux facteurs qui font que le financement par crédit est très intéressant. Les changements réglementaires dans le milieu bancaire font en sorte qu'il est très difficile pour les PME d'avoir accès à du crédit au Canada et aux États-Unis auprès des banques. De plus, dans le contexte actuel des marchés, offrir des prêts peut générer des rendements de 10 à 12 %, ce qui est très intéressant du point de vue risque/rendement », explique Paul Desmarais III.