Une baisse de la contribution de sa division de médicaments génériques ainsi que des dépenses de 8,5 millions liées à son mariage avec Metro ont miné les profits du Groupe Jean Coutu pendant le troisième trimestre.

Pour la période de trois mois terminée le 2 décembre, la chaîne de pharmacies a affiché un bénéfice net de 42,1 millions, ou 23 cents par action, ce qui constitue un recul d'environ 17,5% par rapport à la même période l'an dernier.

De leur côté, les revenus ont fléchi, passant de 763,7 millions à 758,9 millions.

«Si vous regardez nos résultats, ils semblent négatifs, mais ils ne sont pas tout à fait représentatifs de la performance de nos ventes au détail, qui démontre l'efficacité de notre stratégie», a souligné le président et chef de la direction de Jean Coutu, François Coutu, jeudi, au cours d'une conférence téléphonique avec les analystes.

La haute direction de la société établie à Varennes n'a pas abordé son regroupement avec l'épicier Metro, étant donné que la transaction - dont la clôture est prévue au printemps - n'a pas encore obtenu le feu vert des autorités réglementaires.

Les ventes des établissements ouverts depuis un an - un indicateur clé dans le secteur du commerce de détail - ont grimpé de 3,4% pour l'ensemble du réseau de l'entreprise. Du côté de la section pharmaceutique, la progression des recettes comparables s'est établie à quatre% par rapport à l'an dernier, alors que du côté de la section commerciale, elles ont crû de 2,3%.

Jean Coutu a en partie répondu aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un chiffre d'affaires de 623,5 millions ainsi que sur un profit par action de 28 cents.

Les ventes de médicaments génériques Pro Doc se sont établies à 43 millions, en recul comparativement à 51,1 millions au troisième trimestre de l'exercice précédent.

Ce résultat s'explique notamment par des allocations professionnelles versées aux pharmaciens propriétaires au Québec par les fabricants de médicaments génériques plus élevées jusqu'au rétablissement du plafond de 15% le 19 octobre dernier.

«À notre avis, Jean Coutu se trouve en bonne posture alors qu'elle sera bientôt avalée par Metro», a commenté l'analyste Keith Howlett, de Desjardins Marchés des capitaux, dans une note envoyée à ses clients.

Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, a abondé dans le même sens, minimisant, dans une note distincte, la charge non récurrente de 5,5 millions absorbée par Pro Doc relativement aux stocks détenus par des grossistes et des pharmaciens.

En novembre dernier, les actionnaires de la chaîne de pharmacies ont voté à 99,9% en faveur de l'offre de Metro en espèces et en actions évaluée à 4,5 milliards de dollars. Ce résultat était prévisible, puisque la famille Coutu contrôlait environ 93% des droits de vote.

L'entreprise issue du regroupement générera des ventes annuelles d'environ 16 milliards et exploitera plus de 1300 supermarchés et pharmacies au Québec, en Ontario ainsi qu'au Nouveau-Brunswick. Des synergies évaluées à 75 millions devraient être réalisées au cours des trois prochaines années.